Le président Bachar al-Assad s'est dit samedi plus déterminé que jamais à "lutter contre le terrorisme" en Syrie, après des frappes occidentales menées contre des installations militaires de son régime en représailles à une attaque chimique présumée.
"Cette agression ne fait que renforcer la détermination de la Syrie à continuer de lutter et d'écraser le terrorisme, sur chaque parcelle de territoire", a assuré Bachar Assad lors d'un entretien téléphonique avec son homologue iranien Hassan Rohani, selon la présidence syrienne. Le régime syrien avait peu avant dénoncé samedi une "agression barbare et brutale" des Occidentaux, après les frappes menées peu avant l'aube par les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne contre des bases militaires, a rapporté l'agence officielle Sana.
Des frappes pour "dissimuler 'les mensonges'".Ces frappes visent à "entraver" une mission de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), qui devait entamer samedi son enquête à Douma sur une attaque chimique présumée, selon Sana, qui cite une source officielle au ministère des Affaires étrangères. "L'agression (...) a pour principal objectif d'entraver le travail de l'équipe, devancer ses conclusions, et faire pression sur la mission dans une tentative visant à dissimuler les mensonges et les fabrications" des Occidentaux, selon Sana.
L'attaque chimique présumée qui a visé il y a une semaine la ville de Douma, dernier bastion rebelle aux portes de Damas, a fait selon des secouristes des dizaines de morts, déclenchant un tollé international et poussant les Etats-Unis et la France à brandir la menace de frappes en Syrie. Le régime et son allié russe avaient nié toute responsabilité, dénonçant des "fabrications" des rebelles. Cette "agression tripartite contre la Syrie est une violation flagrante du droit international (...) et elle sera vouée à l'échec", avait rapporté un peu plus tôt l'agence officielle.
Une attaque conjointe des Etats-Unis, de la France et de la Grande-Bretagne. De son côté, le haut commandement de l'armée syrienne a indiqué dans un communiqué que les trois pays occidentaux avaient "tiré environ 110 missiles sur des cibles à Damas et ailleurs" dans le pays, assurant en avoir intercepté "la plupart". "De telles attaques ne décourageront pas nos forces armées et leurs alliés de continuer à écraser ce qui reste des groupes terroristes armés sur tout le territoire", selon le communiqué lu par un officier à la télévision publique syrienne.
Washington, Paris et Londres ont affirmé avoir visé des cibles liées au programme d'armement chimique syrien. De son côté, le mouvement chiite libanais du Hezbollah, un allié du régime, a estimé que "la guerre menée par les Etats-Unis contre la Syrie (...) n'atteindra pas ses objectifs".