Le régime syrien a réclamé samedi le "retrait immédiat" des forces turques déployées dans le nord-ouest de la Syrie, où une "zone de désescalade" doit être instaurée dans la province d'Idleb, a rapporté l'agence officielle Sana.
Une "agression". Citée par l'agence Sana, une source au ministère des Affaires étrangères a qualifié d'"agression" l'opération de l'armée turque, qui a déployé jeudi soir ses forces dans le nord-ouest de la Syrie. Ankara dit agir dans le cadre d'un accord ébauché en mai entre les parrains internationaux des belligérants en Syrie, à Astana, la capitale du Kazakhstan. La Turquie, soutien des rebelles, la Russie et l'Iran, parrains du régime de Bachar al-Assad, avaient annoncé quatre zones de désescalade qui doivent permettre d'instaurer des cessez-le-feu dans plusieurs régions de Syrie. Les trois autres zones de désescalade sont la Ghouta orientale, près de Damas, Homs, dans le centre du pays, et le Sud.
"Rien à voir avec les accords" d'Astana. "Cette agression turque n'a rien à voir, ni de près ni de loin, avec les accords" d'Astana, "elle représente même une violation de ces accords", selon la source citée par Sana. La zone de désescalade concernée s'étend de la province d'Idleb, seule province dans le nord-ouest syrien à échapper au régime, à certaines parties des provinces voisines de Hama, dans le centre, d'Alep, dans le nord, et de Lattaquié, dans l'ouest. L'armée turque avait annoncé vendredi avoir commencé à y installer des "postes d'observation".
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), les forces turques se sont principalement déployées "dans l'ouest de la province d'Alep, près des zones contrôlées par les Unités de protection du peuple kurde (YPG)", la principale milice kurde de Syrie, classée groupe terroriste par Ankara. Un second convoi de l'armée turque est entré samedi dans la province d'Ibleb, selon l'OSDH.