La Thaïlande a légalisé la culture de cannabis, à usage médical, devenant le premier pays d'Asie à se lancer dans un marché dominé jusqu'ici par le Canada, l'Australie ou encore Israël. L'Assemblée nationale, composée de députés nommés par la junte au pouvoir, a approuvé mardi la légalisation de la marijuana. La loi doit encore être validée par le roi avant d'entrer en vigueur.
Les agriculteurs se frottent les mains. Le Conseil national des fermiers de Thaïlande a salué mercredi une loi qui devrait permettre aux paysans de ce pays encore très agricole, dominé par la culture du riz et des hévéas (pour le caoutchouc naturel), de se diversifier. "Je table sur des bénéfices de 100 milliards de bahts par an (soit 2,7 milliards d'euros) grâce à la culture du cannabis, la vente d'herbe et d'huile de cannabis", a réagi Prapat Panyachartrak, président du Conseil national des fermiers.
Peur de l'intrusion de compagnies étrangères. La loi précise que cette culture serait encadrée, et l'usage du cannabis limité à un usage médical et non récréatif. Les compagnies étrangères et les géants pharmaceutiques sont sur les rangs, pour obtenir les précieuses licences d'exploitation permettant de développer le secteur. En Thaïlande, l'appétit des firmes internationales suscite des craintes quant à un possible contrôle du marché par ces compagnies.
Déjà utilisé en médecine traditionnelle. La marijuana a longtemps été considérée comme une herbe traditionnelle en Thaïlande, avant d'être classée comme narcotique dans les années 1970. Le cannabis entre déjà dans plusieurs recettes de médecine traditionnelle et est donnée aux malades en phase terminale. "Cela fait 50 ans que j'utilise du cannabis", fait valoir Buntoon Niyamabhra, fondateur du Réseau des utilisateurs de cannabis en Thaïlande, qui existe depuis 2013. Le Canada est devenu en octobre le deuxième pays au monde à légaliser la possession et la consommation de cannabis récréatif.