La Turquie a abattu un avion militaire russe près de sa frontière syrienne

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Un avion militaire russe Sukhoi-24. © SOCHI 2014 ORGANIZING COMMITTEE / AFP
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N.M. avec AFP , modifié à
Un avion militaire russe Sukhoi-24 s'est écrasé mardi près de la frontière turque. Les pilotes se seraient éjectés et l'un serait mort, selon l'état-major russe. Mais pour un responsable turc, les deux pilotes sont en vie. 

La Turquie avait déjà haussé le ton au sujet de la violation de son espace aérien, mais ses mises en garde n'auront pas suffi. L'aviation turque a en effet abattu mardi matin un avion militaire russe qui avait violé son espace aérien près de sa frontière avec la Syrie.

Les informations à retenir : 

  • Un avion, abattu par la Turquie, s'est écrasé mardi matin près de la frontière séparant la Turquie de la Syrie.
  • Ankara et Moscou ont annoncé que l'avion était un Su-24 de l'armée russe.
  • La Turquie accuse l'avion d'avoir violé son espace aérien, ce que Moscou dément. 
  • Un des deux pilotes a été capturé par des rebelles syriens, selon les médias. 
  • Un groupe rebelle syrien annonce la mort d'un pilote russe. 

Les pilotes se sont éjectés, incertitude sur leur sort. Les deux chaînes ont diffusé des images de la chute d'un avion militaire en feu dans le ciel, s'écrasant dans les montagnes près de la frontière turque, en face de la province de Hatay, dans le sud du pays. Selon NTV et CNN-Türk, les deux pilotes de l'avion se sont éjectés. D'après un responsable gouvernemental turc, les deux pilotes seraient en vie et la Turquie essayerait de les récupérer. Une information démentie quelques heures plus tard par l'état-major russe qui affirme que l'un des pilotes est mort. 

Violation de l'espace aérien ? Alors que pour la Turquie, l'avion russe a violé son espace aérien, la Russie dément tout en confirmant la perte d'un de ses avions. "Aujourd'hui, sur le territoire syrien, à cause de tirs présumés venus du sol, un avion Su-24 appartenant aux forces aériennes russes déployés en Syrie, s'est écrasé", a déclaré le ministère de la Défense russe dans un communiqué, ajoutant qu'il "se trouvait exclusivement dans l'espace aérien syrien" et que le sort des deux pilotes restait "à définir".

La Turquie justifie son recours à la force. Peu de temps après l'incident, la Turquie a justifié son recours à la force. "Un avion russe Su-24 a été abattu conformément aux règles d'engagement après avoir violé l'espace aérien turc malgré les avertissements", ont indiqué des sources à la présidence. Dans une déclaration publiée sur son site internet, l'état-major turc a confirmé que le chasseur-bombardier russe avait été mis en garde "dix fois en l'espace de cinq minutes".

"Nous avons dans le passé expliqué publiquement nos règles d'engagement militaires et rappelé à nos partenaires que toute violation de notre espace aérien provoquerait la riposte prévue par ces règles", a insisté sous couvert d'anonymat un responsable turc. "Ce n'est pas une action hostile envers tel ou tel pays, nos F-16 ont pris les mesures nécessaires pour protéger la souveraineté nationale turque", a-t-il ajouté.

"Un coup de poignard dans le dos" pour Poutine. Vladimir Poutine a lui réagi au cours de la journée. Le président russe a averti Ankara des "conséquences sérieuses" sur leurs relations après le "coup de poignard dans le dos" infligé par l'armée turque.

"La perte d'aujourd'hui est un coup de poignard dans le dos qui nous a été porté par les complices des terroristes", a déclaré Vladimir Poutine au début de ses entretiens avec le roi de Jordanie Abdallah II. "Je ne peux qualifier autrement ce qu'il s'est passé aujourd'hui. (...) Nous ne tolérerons jamais que des crimes comme celui d'aujourd'hui soient commis", a poursuivi le président russe.

Quelle réaction de la communauté internationale ? Immédiatement après l'incident de mardi, le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu s'est entretenu avec son chef d'état-major, le général Hulusi Akar, et son ministre des Affaires étrangères Feridun Sinirlioglu et a décidé de saisir l'Otan, dont la Turquie est membre, et l'ONU, ont annoncé ses services. Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-Moon demande lui des "mesures urgentes pour apaiser les tensions". 

Barack Obama a lui affirmé que la Turquie avait le "droit" de défendre son espace aérien après que Ankara eut abattu mardi un avion militaire russe à sa frontière avec la Syrie. Au côté du président Obama lors d'une conférence de presse à la Maison Blanche, le président français François Hollande a plaidé pour que l'on "évite toute escalade".

 

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Déjà plusieurs incidents. Depuis le début de l'intervention militaire russe aux côtés du régime du président Bachar al-Assad fin septembre, les incidents de frontière se sont multipliés entre Ankara et Moscou.  Le 3 octobre dernier, des chasseurs turcs avaient intercepté un avion militaire russe engagé en Syrie qui avait violé leur espace aérien et l'avaient forcé à faire demi-tour. Moscou avait alors mis en cause les "mauvaises conditions météo". L'armée turque avait également abattu le 16 octobre un drone de fabrication russe qui avait pénétré dans le ciel turc.

La tension entre les deux pays s'est encore accrue ces derniers jours, après une série de bombardements russes qui ont, selon Ankara, visé des villages de la minorité turcophone de Syrie. La Turquie a convoqué vendredi l'ambassadeur russe pour le mettre en garde contre les "sérieuses conséquences" de cette opération.

>> La vidéo du crash de l'avion russe abattu par l'aviation turque :