La Turquie a ordonné la fermeture de 45 journaux et de 16 chaînes de télévison, a annoncé mercredi soir un responsable, tandis que s'intensifie la purge lancée après le putsch raté du 15 juillet. En outre, trois agences de presse, 23 stations de radio, 15 magazines et 29 maisons d'édition ont été fermés, a annoncé le journal officiel.
Des médias liés à Gülen ? Aucune liste des médias concernés n'a été fournie mais selon la chaîne de télévison privée CNN-Türk, il s'agit essentiellement de médias de province, mais aussi de certains médias à diffusion ou audience nationale. L'agence de presse Cihan fait partie de ceux-ci, aux côtés de la télévision prokurde IMC TV et du quotidien d'opposition Taraf.
Le quotidien Zaman et sa version anglaise Today's Zaman - qui faisaient partie, comme Cihan, d'une holding liée au prédicateur Fethullah Gülen jusqu'à leur remise au pas en mars dernier - ont également été abruptement fermés. Ankara a accusé Gülen, ex-imam exilé aux Etats-Unis, d'avoir ourdi le complot qui a fait vaciller le pouvoir du président Recep Tayyip Erdogan. Fethullah Gülen a toujours démenti.
149 hauts gradés limogés pour "complicité". Cent quarante-neuf généraux et amiraux ont par ailleurs été limogés de l'armée turque pour leur implication dans le coup d'Etat raté du 15 juillet. "Ils ont été limogés pour leur complicité dans la tentative de coup d'Etat", a déclaré un responsable officiel, précisant qu'il s'agissait de 87 hauts gradés de l'armée de terre, 30 de l'armée de l'air et 32 de la marine.
Selon la chaîne CNN Turk, 1.684 soldats ont également été démis de leurs fonctions. Dans la journée, CNN Turk avait affirmé que les autorités turques avaient interpellé plus de 15.000 personnes, dont plus de 10.000 militaires, depuis le putsch avorté d'il y a près de deux semaines.