Ce serait "le pire scénario" selon le porte-parole du gouvernement turc.
La Turquie redoute que les combats en cours autour de la ville syrienne d'Alep provoquent de nouvelles arrivées massives de réfugiés à ses frontières, a déclaré lundi soir le vice-Premier ministre Numan Kurtulmus à l'issue d'un conseil des ministres. "Le pire scénario qui pourrait se produire dans cette région à court terme ce serait un nouvel afflux de 600.000 réfugiés à la frontière turque", a déclaré le porte-parole du gouvernement turc devant la presse.
Lancée il y a une semaine, l'offensive menée par l'armée fidèle au président syrien Bachar al-Assad, avec le soutien de frappes aériennes russes, contre les rebelles autour de la ville d'Alep (nord) a poussé des dizaines de milliers de civils sur les routes de l'exode. "En conséquence de cette situation (autour d'Alep), nous observons que 200.000 personnes sont forcées à l'exode, dont 65.000 en direction de la Turquie et 135.000 à l'intérieur de la Syrie", a ajouté Numan Kurtulmus.
"Subvenir aux besoins de nos frères syriens". Quelque 30.000 d'entre eux, pour l'essentiel des femmes et des enfants, se pressent déjà, dans le froid et des conditions extrêmement précaires, devant le poste-frontière turc d'Oncupinar, que le gouvernement turc maintient pour l'heure fermé. "Notre objectif pour l'instant est de maintenir autant que possible cette vague de migrants au-delà des frontières de la Turquie, et de leur fournir à cet endroit les services nécessaires", a également indiqué le vice-Premier ministre.
Depuis plusieurs jours, les autorités turques ont répété que leur politique de "porte ouverte" à l'endroit des Syriens restait inchangée et qu'elles étaient prêtes, si nécessaire, à accueillir cette nouvelle vague sur leur sol. "Evidemment, comme toujours, nous allons subvenir aux besoins de nos frères syriens et les accepter quand ce sera nécessaire", a dit lundi le Premier ministre Ahmet Davutoglu à l'issue d'un entretien à Ankara avec la chancelière allemande Angela Merkel.