L'armée turque a déployé samedi plusieurs pièces d'artillerie dans un secteur de la frontière syrienne où les forces d'Ankara et des milices kurdes s'accrochent régulièrement, a rapporté l'agence de presse progouvernementale Anadolu.
Renforcer les effectifs déjà présents. Un convoi militaire comprenant au moins cinq obusiers est arrivé dans la nuit à Kilis (sud), province frontalière de la Syrie et théâtre d'échanges de tirs transfrontaliers récents entre l'armée turque et les Unités de protection du peuple kurde (YPG), selon Anadolu. Ce déploiement ne vise pas à relever, mais à renforcer les effectifs déjà présents à la frontière syrienne, a précisé l'agence, citant des sources militaires.
La province de Kilis se trouve en face du "canton" kurde d'Afrin, situé dans le nord-ouest de la Syrie et contrôlé par les YPG, honnies par Ankara, mais soutenues par Washington. L'armée turque et les YPG ont échangé à plusieurs reprises ces derniers mois des tirs dans cette zone frontalière et Ankara a maintes fois menacé de lancer une offensive contre Afrin.
Des milices kurdes soutenues par les USA. La Turquie considère les YPG comme une émanation du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), organisation séparatiste kurde classée "terroriste" par Ankara et ses alliés occidentaux. Les Etats-Unis soutiennent en revanche ces milices kurdes qui, associées à des combattants arabes, ont lancé une offensive pour reprendre la ville de Raqa, fief du groupe Etat islamique (EI) en Syrie.
Ankara a déjà lancé une offensive terrestre dans le nord de la Syrie en août 2016 afin de repousser l'EI de sa frontière et empêcher la jonction des différentes zones contrôlées par les YPG.