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Charles Luylier (correspondant à Toulouse) / Crédits photo : LAURE BOYER / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP , modifié à
Selon le recensement annuel de l’ordre des médecins, les signalements de violences physiques ou verbales sur des médecins libéraux ont bondi de 27% entre 2022 et 2023. À Toulouse, des praticiens dénoncent un climat de peur de plus en plus présent.

En août dernier, après l'agression d'une médecin à Marseille, dix syndicats de médecins libéraux avaient dénoncé en août une hausse "alarmante" et "inacceptable" des violences envers les praticiens, appelant l'exécutif à prendre "des mesures urgentes pour les protéger". Ces violences se perpétuent et les professionnels continuent à tirer la sonnette d'alarme. Europe 1 est allée à leur rencontre à Toulouse.

"Le médecin n'a plus l'aura qu'il avait avant"

L'agression démarre dès la prise en charge téléphonique et Dany, une standardiste, en a fait les frais : "Mange tes morts, nique ta mère, etc. Ce sont des violences verbales qui sont pires qu'avant. Ça va crescendo".

Ce basculement récent a bien été constaté chez le docteur Krueger et ses 30 ans d'expérience. "Ce sont des patients qui n'ont pas pris de rendez-vous et qui ne veulent pas partir. La violence peut être physique. Parfois, vous êtes obligé de partir du cabinet, ou alors vous appelez les flics. Mais parfois, vous ne pouvez pas appeler parce qu'ils vous menacent. Le médecin n'a plus l'aura qu'il avait avant".

"Il n'y a plus forcément le même relationnel avec les médecins"

Un changement de statut constaté aussi par le docteur Sohen, qui a de plus en plus l'impression d'être considéré comme un distributeur automatique de documents administratifs. "On a parfois l'impression d'être considéré un petit peu comme des guichets et pas forcément comme des professionnels de santé. On passe de 'je viens chercher un arrêt maladie' à 'je veux être arrêté'. Ça peut arriver que certains médecins acceptent sous pression. Il n'y a plus forcément le même relationnel avec les médecins."

Pour s'adapter à cette violence de plus en plus présente, l'Ordre des médecins souhaite la généralisation du bouton poussoir qui permet d'alerter directement les autorités pendant la consultation.