Le gouvernement allemand a indiqué mercredi qu'il avait approuvé une vente de missiles à l'Arabie saoudite, levant un embargo de longue date sur les exportations d'armes à Ryad. Le porte-parole du chancelier Olaf Scholz a confirmé à la presse le feu vert donné fin 2023 à une livraison de missiles Iris-T. L'information avait été révélée par le magazine Spiegel alors que Berlin avait gelé les ventes d'armes à Ryad depuis l'assassinat du journaliste Jamal Khashoggi fin 2018.
"Je peux confirmer cet article", a déclaré Steffen Hebestreit, porte-parole du gouvernement allemand, lors d'une conférence de presse régulière. L'autorisation donnée par le Conseil fédéral de sécurité porte sur la vente de 150 missiles guidés de type "air-air", c'est-à-dire tirés en vol depuis un aéronef, dans le but de détruire une cible aérienne. Cette décision confirme la nouvelle doctrine de Berlin vis-à-vis de Ryad dans le contexte de la crise sécuritaire au Proche-Orient depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas .
Une reprise vers les exportations allemandes vers l'Arabie Saoudite
Dimanche, la ministre allemande des Affaires étrangères avait annoncé lors d'un déplacement en Israël que l'Allemagne ne s'opposerait plus aux ventes d'avions Eurofighter à l'Arabie saoudite dans le cadre d'un contrat négocié par le Royaume-Uni et que Berlin bloquait depuis plusieurs années.
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En vertu de l'embargo décidé en 2018, l'Allemagne bloquait aussi bien les exportations militaires directes vers l'Arabie Saoudite que celles de composants dans le cadre de programmes communs d'armement avec des alliés, comme c'est le cas d'Eurofighter, projet conduit avec la France, le Royaume-Uni , l'Italie et l'Espagne .
Un ancien embargo décidé par Angela Merkel
Pour expliquer ce revirement, le gouvernement a notamment affirmé que Ryad avait adopté une attitude "constructive" dans la guerre entre Israël et le Hamas, contribuant "de manière déterminante" à la sécurité d'Israël et à endiguer le risque d'une conflagration régionale.
L'embargo allemand décidé sous le mandat de l'ex-chancelière conservatrice Angela Merkel avait été ancré dans le contrat de la coalition SPD-Verts-libéraux d'Olaf Scholz, au pouvoir depuis fin 2021, qui reprochait également à l'Arabie Saoudite son rôle dans la guerre au Yémen et des atteintes au droit de l'homme.