La Cour constitutionnelle d'Allemagne rend mardi son verdict sur une demande d'interdiction d'un parti d'extrême droite, le NPD. Cette décision est très attendue dans le pays au moment où la droite populiste anti-immigration est en plein essor.
Faible audience. Selon la plupart des médias, les juges de Karlsruhe devraient rejeter la requête en invoquant la faible audience d'un mouvement (5.200 membres et 1% des intentions de vote) qui a fait longtemps figure d'épouvantail en Allemagne, mais qui aujourd'hui est marginalisé par la montée du parti anti-immigration Alternative pour l'Allemagne (AfD). "Nous ne sommes pas follement optimistes", a confié un des initiateurs de la demande du Bundesrat, au quotidien Berliner Zeitung.
Déjà un rejet en 2003. Si ce rejet se confirme, il s'agira du deuxième en 14 ans après une première décision de la Cour en 2003. Berlin voyait alors dans le Parti national-démocrate d'Allemagne (NPD) un réceptacle pour des groupuscules néo-nazis tentés par la violence antisémite et xénophobe.
Menace pour la démocratie ? Cette nouvelle tentative a été initiée en décembre 2013 cette fois par les États régionaux allemands, représentés à la chambre haute du Parlement national, le Bundesrat. Elle l'a été après la découverte en 2011 d'une série de meurtres racistes commis par trois militants néo-nazis d'un groupuscule baptisé "Clandestinité national-socialiste" (NSU), proches du NPD. Fondé en 1964, le NPD "partage des caractéristiques essentielles" avec la doctrine national-socialiste et "veut déstabiliser et mettre à bas l'ordre libéral-démocratique", a argumenté le Bundesrat.