L'ambassadeur du Canada en Chine, John McCallum, qui avait dû s'excuser pour des propos polémiques dans l'affaire Huawei, a démissionné à la demande de Justin Trudeau, a annoncé samedi le Premier ministre. Le chef de mission adjoint à l'ambassade du Canada à Pékin, Jim Nickel, représentera dorénavant le Canada en Chine en tant que chargé d'affaires.
Des propos peu diplomatiques. Depuis l'arrestation à Vancouver de la directrice financière du groupe de télécom chinois Huawei, Meng Wanzhou le 1er décembre dernier, les relations entre Ottawa et Pékin ne cessent de se détériorer. Mercredi, alors qu'il s'exprimait devant des journalistes chinois près de Toronto, John McCallum avait déclaré que la défense de la dirigeante chinoise disposait d'"un dossier très solide" pour s'opposer à son extradition. Il avait énuméré plusieurs points plaidant selon lui en sa faveur, évoquant notamment "l'implication politique de Donald Trump" dans le dossier.
Des propos qu'il a affirmé regretter. Ces propos peu diplomatiques avaient fait grand bruit au Canada, le chef de l'opposition conservatrice Andrew Scheer demandant même à Justin Trudeau de limoger le diplomate. Ce dernier avait dû faire machine arrière jeudi en affirmant qu'il s'était "mal exprimé" et qu'il regrettait ses déclarations. Selon un quotidien canadien, l'ambassadeur a aussi déclaré vendredi, en marge d'un dîner caritatif, que ce serait "très bien pour le Canada" si Washington renonçait à demander l'extradition de Meng Wanzhou.
En liberté surveillée depuis début décembre à Vancouver, où elle possède deux luxueuses demeures, Meng Wanzhou doit comparaître devant un juge canadien le 6 février pour une première audience dans le cadre de la procédure d'extradition lancée par les États-Unis.