"Mesdames et messieurs rien n'est interdit". Édouard Philippe s'est voulu rassurant lors de l'inauguration de la Convention citoyenne pour le climat vendredi au Conseil économique et social. Devant les 150 citoyens tirés au sort, il a vanté une forme de démocratie participative inédite. Cette Convention avait été annoncée par Emmanuel Macron après la crise des "gilets jaunes", déclenchée, à l'origine, par une possible hausse de la taxe carbone sur les carburants. Les citoyens ont jusqu'à janvier pour se pencher sur une épineuse question : comment réduire d'au moins 40% les émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030 ?
"Il n'y a pas d'argent magique"
Les citoyens tirés au sort n'ont pas caché leurs craintes et leurs doutes notamment sur la promesse d'Emmanuel Macron d'examiner toutes leurs propositions sans filtre. Edouard Philippe a d'ailleurs joué la prudence : "Je ne peux pas vous promettre que toutes vos propositions vont être appliquées. Vous ne vous êtes pas transformés en députés et en sénateurs. Et ce sont eux qui doivent faire la loi, parce nous sommes en démocratie. Ce que nous nous sommes engagés à faire, c’est de transmettre vos propositions au pouvoir législatif". Autre avertissement de la part du Premier ministre : les citoyens devront expliquer comment financer leurs propositions. "Il n'y a pas d'argent magique", a justifié Edouard Philippe.
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Dans l'assistance, une femme a promis au Premier ministre, ancien cadre d'Areva, que la Convention allait s'engager sur la question du nucléaire. "On va parler du diesel, on va parler de tout ça je pense. Mais le nucléaire n’est pas non plus sans impact sur l’effet de serre". Et Édouard Philippe de répondre : "La question que vous posez est une sacrée question, une vraie question, mais qu’est-ce que vous proposez collectivement ?"
À la Convention citoyenne d'apporter des réponses d'ici janvier. Si elle parvient à faire ses preuves, le Premier ministre l'assure : il y en aura d'autres.