L'ancien secrétaire général des Nations unies Boutros Boutros-Ghali est mort à l'âge de 93 ans, a annoncé mardi la présidence du Conseil de sécurité. Le diplomate égyptien, ancien ministre des Affaires étrangères égyptien, avait dirigé l'administration onusienne entre 1992 et 1996.
"Boutros Boutros-Ghali a consacré sa vie à promouvoir des idéaux d'un monde plus juste, plus pacifique et plus équitable, d'une "mondialisation démocratique" et de la solidarité Sud-Sud", a déclaré mardi Irina Bokova, directrice générale de l'Unesco, branche de l'ONU chargée de promouvoir la paix par l'éducation, la science et la culture.
Négociations de Camp David. Né au Caire dans une famille de chrétiens coptes, il fut aussi ministre égyptien des Affaires étrangères de 1977 à 1991 et premier secrétaire général de la Francophonie de 1997 à 2002. Diplomate, juriste, universitaire et auteur de nombreux ouvrages, Boutros Boutros-Ghali a une longue expérience des affaires internationales. Il avait notamment pris part à la négociation des accords de Camp David, signés par l'Egypte et Israël en 1979.
Génocide rwandais. Premier Africain à accéder au poste de secrétaire général, il avait organisé les secours internationaux à la Somalie frappée par une terrible famine. Il avait été notamment critiqué pour l'impuissance de l'Onu à empêcher le génocide rwandais en 1994 et pour sa timidité à intervenir en vue de mettre fin à la guerre civile en Angola. L'ambassadrice américaine à l'ONU, Madeleine Albright, avait accusé à l'époque Boutros Boutros-Ghali de ne pas avoir réussi à réformer l'organisation pour la rendre plus efficace. Mais le principal intéressé avait, lui, eu le sentiment d'avoir été puni pour avoir condamné des opérations israéliennes dans le sud du Liban et poussé certains pays à payer leurs arriérés.
Une minute de silence. Sa mort a été annoncée par l'ambassadeur vénézuélien Rafael Dario Ramirez Carreno, qui préside ce mois-ci le Conseil de sécurité. Une minute de silence a été observée à sa mémoire.