Les combats continuent en Syrie. Malgré la trêve censée être en vigueur depuis deux mois, l'armée de Bachar al-Assad continue de pilonner les civils et factions rebelles. Jeudi, un raid contre un hôpital d'Alep a fait au moins 20 morts. Les Etats-Unis demandent à la Russie de faire pression sur le dictateur syrien pour arrêter les bombardements contre les civils. L'inquiétude grandit chez les familles qui ont des enfants prisonniers en Irak et en Syrie. Europe 1 a rencontré un père qui s'exprime pour la première fois. Plusieurs de ses enfants ont été kidnappés et emmenés dans une région contrôlée par l'Etat islamique par un membre de sa famille.
"Ça fait trop peur". Pour des raisons de sécurité nous l'avons appelé Julien. S'il a décidé de parler plus d'un an après l'enlèvement de ses enfants par un membre de sa famille, c'est qu'il a reçu un SOS d'un de ses fils terrorisé par les bombardements, sous forme de message audio. "Papa, on veut rentrer, on en a marre. Il y a tout le temps des bombardements, ça fait peur un peu. Quand tu entends la bombe tomber, t'entends un gros boom, ça fait trop peur, on veux rentrer", dit l'enfant effrayé.
Appel à l'aide. Depuis ce message, Julien ne dort plus. Il en appelle à son tour aux autorités françaises. "Ils (mes enfants) prennent beaucoup de risques. Leurs téléphones et leurs connexions sont surveillés", explique leur père. "Si je ne trouve pas une solution, ils vont continuer à se connecter et à me demander au secours. Je suis impuissant devant cette situation-là", poursuit-il. "On le vit mal, très mal, donc j’en appelle à l'Etat pour qu'il m'aide à faire rentrer mes enfants comme les autres otages", conclut-il.
85 mineurs dans les rangs de Daech. Selon les chiffres du ministère de l'Intérieur, 85 mineurs sont actuellement sous la coupe de l'organisation terroriste. Une vingtaine d'entre eux combattent pour le groupe, les autres seraient retenus contre leur gré par Daech. En mars, Manuel Valls avait expliqué que 2.029 "Français ou résidents français" seraient impliqués dans des filières djihadistes. Parmi eux, 609 se trouveraient actuellement en Syrie et en Irak, dont 283 femmes. Enfin, près de 800 personnes souhaiteraient aujourd'hui rejoindre ces zones de guerre. 300 sont revenues.