L'armée turque a bombardé dimanche des positions kurdes du nord de la Syrie pour la deuxième journée consécutive, causant la mort de deux miliciens, rapporte l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
Le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu avait sommé la veille les Kurdes syriens des Unités de protection du peuple (YPG) de se retirer des secteurs situés au nord d'Alep dont ils se sont emparés ces derniers jours.
Selon l'OSDH, les tirs turcs de samedi ont notamment visé la base aérienne de Menagh, à quelques kilomètres au sud d'Azaz, que les YPG ont prise récemment à d'autres insurgés syriens. Les YPG, soutenues par les Etats-Unis, sont liées au Parti kurde de l'Union démocratique (PYD), que la Turquie tient pour une émanation du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et considère à ce titre comme une organisation terroriste. Elles tiennent l'essentiel de la zone du nord de la Syrie frontalière de la Turquie. "S'il y a une menace pour la Turquie, nous n'hésiterons pas à prendre en Syrie les mesures que nous avons prises en Irak et à Qandil", a promis Ahmet Davutoglu, évoquant les offensives de ces dernières années contre le PKK.
Le chef du gouvernement a en outre dit avoir eu un entretien avec le vice-président américain Joe Biden auquel il a réaffirmé que le PYD était étroitement lié au PKK et qu'il représente une menace pour la Turquie. Interrogé dimanche, Saleh Muslim, co-président du PYD, a opposé une fin de non recevoir aux demandes de retrait du Premier ministre turc, qui n'a selon lui aucun droit de s'ingérer dans les affaires syriennes.