Daech, chassée de Raqqa et Mossoul, prend désormais pied en Asie. C'est le cas précisément aux Philippines. Depuis deux mois, un groupe de djihadistes s'est emparé d'une partie de la ville de Marawi, située sur une île du sud de l'archipel, zone du pays où la loi martiale a été déclarée jusqu'à la fin de l'année.
Assaut sur Marawi. Des djihadistes qui brandissent le drapeau noir dans les rues et sur les bâtiments publics : ce sont des images qui rappellent l'Irak ou la Syrie. Sauf que les photos ont été prises à Marawi, une ville de 200.000 habitants, musulmane dans un pays majoritairement chrétien. En mai dernier, l'armée philippine veut arrêter un chef islamiste caché dans une maison et les soldats tombent alors sur une centaine de combattants de l'Etat islamique. Les djihadistes lancent l'assaut sur Marawi, incendient des maisons, saccagent des églises, piègent les rues et se retranchent dans les immeubles.
"Propagation cancéreuse". Depuis, les forces philippines ont toutes les peines du monde à reprendre le contrôle de la ville malgré l'infanterie, l'aviation et l'artillerie. Le constat est clair : l'Asie du sud-est est la nouvelle terre de conquête de l'Etat islamique. L'organisation peut s'appuyer sur des réseaux islamiques implantés depuis longtemps dans la région. Par ailleurs, les combattants asiatiques se battent sur tous les fronts djihadistes. A Mossoul par exemple, Philippins et Indonésiens ont résisté longtemps à l'armée irakienne. Voilà ce que dit un général américain qui travaille dans la zone : "Nous devons nous réveiller. Il faut arrêter la propagation cancéreuse de l'Etat islamique en Asie."