En Australie, les enfants aborigènes ont 24 fois plus de risque d'être incarcérés que les non indigènes. C'est le résultat d'une étude menée par Amnesty international et publiée mercredi dans un rapport qui accuse Canberra de complaisance en matière d'abus des droits de l'Homme.
Pour Amnesty, l'Australie doit intensifier ses efforts en matière de droits de l'Homme. Qu'il s'agisse du système judiciaire, du traitement réservé aux migrants parqués dans des camps offshore ou du silence du gouvernement face au flou entretenu par le nouveau président américain Donald Trump sur la torture, l'ONG appelle l'Australie à intensifier ses efforts pour défendre les droits de l'Homme chez elle comme à l'étranger.
"Notre gouvernement ne peut d'une part s'engager sur certains aspects des droits de l'Homme comme l'abolition de la peine de mort dans le monde, et mener d'autre part des politiques d'abus délibérés et garder un silence honteux face aux atrocités", a déclaré Claire Mallinson, directrice nationale pour Amnesty international en Australie.
Des aborigènes maltraités dans un centre de détention. Le rapport pointe en particulier le traitement réservé par le système judiciaire aux aborigènes, qui représentent 3% des 24 millions d'Australiens, et figurent parmi les catégories sociales les plus désavantagées. Amnesty évoque la situation du centre de détention de Don Dale. Une enquête avait été ouverte après une vidéo apparue l'année dernière qui montrait des garçons, pour la plupart aborigènes, maltraités, en 2014 et 2015.
La semaine dernière, le Premier ministre Malcolm Turnbull avait reconnu que l'Australie manquait à ses objectifs d'amélioration des conditions de vie de la population aborigène, y compris la réduction de la mortalité infantile et la hausse de l'espérance de vie.