L'auteur de l'attaque à la voiture bélier qui a fait 18 blessés à Melbourne, un réfugié d'origine afghane, a été inculpé samedi de tentative de meurtre, a annoncé la police australienne.
Drogue et troubles psychologiques. La police a par ailleurs promis de renforcer sa surveillance pour la période de Noël dans la deuxième ville d'Australie, bien qu'aucun lien n'ait été établi entre l'incident survenu jeudi et un quelconque groupe terroriste. Saeed Noori, qui a des antécédents de consommation de drogue et de troubles psychologiques, a délibérément foncé jeudi avec sa voiture sur une foule de piétons dans un quartier du centre de Melbourne, dans le Sud du pays, encore plus fréquenté qu'à l'accoutumée en cette période de fêtes.
Nouvelle audience mercredi.Les motifs de l'homme qui a la nationalité australienne ne sont toujours pas clairs, bien qu'il ait invoqué, selon la police, des voix, des rêves et "les mauvais traitements à l'égard des musulmans" après son arrestation. L'homme, âgé de 32 ans, "a été inculpé de 18 chefs d'accusation pour tentative de meurtre et d'un chef d'accusation de conduite mettant en danger la vie d'autrui", a déclaré la police de l'Etat de Victoria dans un communiqué. Selon la chaîne ABC, Noori n'a pas déposé de demande de mise en liberté sous caution lors de sa comparution devant un tribunal samedi. Il s'est pris la tête dans les mains et a donné des signes d'émotion en voyant sa mère pleurer pendant la courte audience. Le magistrat a demandé un examen psychiatrique et une nouvelle audience est prévue pour mercredi, selon la chaîne de télévision.
Trois victimes dans un état critique. Douze des victimes restaient hospitalisées samedi, dont trois dans un état critique. Neuf étrangers ont été blessés dans l'attaque, dont trois sud-coréens. Parmi eux, deux sont entre la vie et la mort. Les autres étrangers sont originaires de Chine, Italie, Inde, Venezuela, Irlande et Nouvelle-Zélande. Le Premier ministre australien, Malcolm Turnbull, avait présenté vendredi l'attaque comme un "incident isolé". "Je souligne, à ce stade, car les investigations se poursuivent (...) qu'il n'y a aucun lien connu avec des sujets politiques ou avec des groupes extrémistes", avait-il dit.
En janvier, une voiture avait délibérément foncé dans la foule dans le centre de Melbourne, faisant six morts. Au moment du drame, le conducteur, qui était soupçonné d'avoir poignardé son frère, était pourchassé par la police. Cette attaque, qui n'avait pas de caractère terroriste, avait fortement choqué les Australiens. Canberra s'inquiète de plus en plus de la possibilité d'attaques terroristes et les autorités déclarent avoir déjoué 13 projets d'attentats ces dernières années.