Le ministère canadien de la Santé a interdit mardi la vente des implants mammaires Biocell de l'Américain Allergan, soupçonnés de favoriser une forme rare de cancer, près de deux mois après l'interdiction par la France de ce type de prothèses.
Un taux de lymphome plus élevé chez les porteuses de ces implants
Au terme d'une enquête, le gouvernement canadien a conclu que "le taux de LAGC-AIM [lymphome anaplasique à grandes cellules associé aux implants mammaires] au Canada était beaucoup plus élevé chez les patientes portant des implants mammaires macrotexturés que chez les autres patientes", a-t-il déclaré dans un communiqué.
Parmi les 26 cas de LAGC-AIM observés au Canada, 22 "étaient liés aux implants mammaires Biocell d'Allergan". Par conséquent, "Santé Canada a suspendu les homologations relatives aux implants mammaires Biocell d'Allergan [les seuls implants macrotexturés vendus au Canada]", peut-on lire dans le communiqué. L'interdiction "ne vise pas les autres implants mammaires d'Allergan", a souligné le gouvernement.
Allergan compte "collaborer avec Santé Canada"
L'entreprise a accepté de retirer les implants mammaires concernés du marché, soulignant dans un communiqué séparé qu'elle s'engageait à "collaborer avec Santé Canada à la mise en oeuvre d'un plan de communication visant à informer les chirurgiens, les hôpitaux, les organismes gouvernementaux, les associations médicales et professionnelles de la santé et les groupes de patients afin de répondre à leurs besoins".
Une première interdiction en France au nom du "principe de précaution"
Début avril, la France avait interdit, au nom du "principe de précaution", plusieurs modèles d'implants mammaires, dont des modèles du fabricant américain Allergan à enveloppe Biocell, devenant le premier pays à prendre une telle mesure. Peu après, le gouvernement canadien avait annoncé son intention d'interdire la vente de ces modèles si l'entreprise ne parvenait pas à prouver leur innocuité dans les 15 jours suivants.
Par la suite, "il a été établi que les renseignements fournis par le fabricant n'étaient pas suffisants pour justifier le maintien de l'homologation des instruments", a indiqué Santé Canada, qui a alors "conclu que les risques éventuels liés aux implants l'emportaient sur les avantages possibles".