Le Canada souhaite se réengager substantiellement dans les Nations unies en participant aux opérations de maintien de la paix et en cherchant à siéger au Conseil de sécurité, a annoncé jeudi le Premier ministre Justin Trudeau aux côtés de Ban Ki-moon.
Le Canada veut s'investir davantage. Après une décennie à bouder l'organisation internationale, le gouvernement canadien "est impatient de renforcer sa relation avec les Nations unies dans les prochaines années", a déclaré Justin Trudeau en conférence de presse. En poste depuis tout juste 100 jours, le jeune chef de gouvernement a assuré au secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, que le Canada comptait "accroître son soutien aux opérations de maintien de la paix, contribuer davantage à la médiation, à la prévention des conflits et aux efforts de reconstruction post-conflits". "Le temps est plutôt froid ici, mais la relation entre les Nations unies et le Canada est très, très chaleureuse", a réagi Ban Ki-moon, expliquant être venu à Ottawa pour "saluer avec enthousiasme" le réengagement du Canada dans l'ONU.
"Le Canada est de retour". Dirigé pendant près de dix ans par les conservateurs de Stephen Harper, le Canada a alors mené une politique étrangère en rupture avec le multilatéralisme traditionnellement prôné par ce pays. Mais si Ottawa tournait le dos aux Nations unies, le gouvernement d'alors a paradoxalement cherché à siéger au Conseil de sécurité, obtenant un cinglant revers face au Portugal en 2010. Défenseur de l'idée qu'avec son gouvernement libéral, "le Canada est de retour", Justin Trudeau a dit avoir informé Ban Ki-moon que le réengagement de son pays dans l'ONU comprend "une candidature au Conseil de sécurité". "Nous réfléchissons à divers scénario qui pourraient se présenter dans les prochaines années", a précisé le Premier ministre. L'envoi de Casques bleus canadiens à des missions de l'ONU en Afrique francophone figure également dans les projets abordés par Messieurs Trudeau et Ban.