Le Canada victime d'ingérence étrangère dans ses élections, selon une commission

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Une commission d'enquête publique a annoncé que les dernières élections canadiennes ont été visées par de l'ingérence étrangère, assurant toutefois que cela n'avait pas changé le résultat des scrutins. Cette commission indique que la Chine est "de loin, la plus grande menace pour l'espace électoral canadien". 

Les dernières élections canadiennes , qui ont de nouveau porté au pouvoir le gouvernement libéral de Justin Trudeau , ont été visées par de l'ingérence étrangère, a conclu vendredi une commission d'enquête publique, assurant toutefois que cela n'avait pas changé le résultat des scrutins.

"Les pays étrangers utilisent toute une série de tactiques pour interférer avec la démocratie canadienne"

"Des actes d'ingérence étrangère ont été commis lors des deux dernières élections générales fédérales, mais ils n'ont pas porté atteinte à l'intégrité de notre système électoral, dont la solidité n'a pas été ébranlée", a déclaré Marie-Josée Hogue, à la tête de cette commission sur l'ingérence étrangère. "Le Parti libéral aurait pris le pouvoir avec ou sans ingérence étrangère en 2019 et en 2021", conclut ce premier rapport d'étape, publié au terme de 21 jours d'audiences de dirigeants d'agences de renseignement, des hauts fonctionnaires et des responsables politiques canadiens.

Depuis des mois, des soupçons d'ingérence chinoise dans les élections canadiennes ont mis le gouvernement sous pression, et conduit au lancement en septembre d'une enquête publique sur le sujet. Le rapport publié vendredi documente ces manœuvres étrangères : "les pays étrangers utilisent toute une série de tactiques pour interférer avec la démocratie canadienne", comme "verser des pots-de-vin", "faire du chantage", "proférer des menaces", "offrir un soutien financier" notamment à des candidats politiques, "lancer des cyberattaques" ou encore "mener des campagnes de désinformation", est-il ainsi écrit.

 

La commission indique que les renseignements canadiens considèrent que la Chine est "de loin, la plus grande menace pour l'espace électoral canadien". Ces conclusions sont "préliminaires" et un rapport final est attendu à la fin de l'année, en décembre. "Nous n'allons pas attendre le rapport final pour continuer à renforcer nos mesures", a réagi Dominic LeBlanc, ministre de la Sécurité publique et des Institutions démocratiques, précisant que le gouvernement accueillait "favorablement" ces premières conclusions.

Le mois dernier, le Premier ministre Justin Trudeau a témoigné devant cette commission, estimant que les efforts que son gouvernement a fait pour contrecarrer les tentatives d'ingérence ont été couronnés de succès. La Chine a toujours nié les accusations d'ingérence, sur fond de tensions diplomatiques entre les deux pays.