Le président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, mis en cause par les pays du sud de l'Europe après avoir laissé entendre qu'ils dilapidaient leur argent en "schnaps" et en "femmes", "regrette" ses propos mais ne compte pas "démissionner", a déclaré le ministre néerlandais, qui préside depuis 2013 l'institution regroupant l'ensemble des ministres des Finances des 19 pays de la zone euro.
Réactions virulentes. Jeroen Dijsselbloem avait insisté dans un entretien avec le quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung sur la solidarité des "pays du nord de la zone euro" avec les "pays en crise". Avant d'ajouter : "Mais celui qui la réclame a aussi des devoirs. Je ne peux pas dépenser tout mon argent pour le schnaps (une eau de vie, ndlr) et les femmes et ensuite réclamer leur soutien". Cela lui a valu de virulentes réactions de la part des pays du sud, comme la Grèce, l'Espagne, l'Italie ou le Portugal, là où les effets de la crise financière se font le plus ressentir. Le Premier ministre socialiste du Portugal, Antonio Costa, l'a notamment appelé à démissionner, tout comme l'ancien chef du gouvernement italien Matteo Renzi.
"Franchise néerlandaise" et "style direct". Ces propos "ne valent pas uniquement pour le sud, cela vaut pour tous les pays", s'est justifié le ministre néerlandais, qui s'apprête à perdre son poste après la débâcle de son parti travailliste aux élections législatives. Il espère garder la tête de l'Eurogroupe au moins jusqu'à la fin de son mandat le 1er janvier 2018, et pourquoi pas plus tard, même s'il n'est plus ministre, mais à condition que ses collègues européens l'acceptent.
"Je regrette que mon message ait été mal compris", a-t-il insisté, arguant de sa "franchise néerlandaise" et de son "style direct". "Je comprends que ce ne soit pas toujours compris et apprécié ailleurs en Europe", a-t-il insisté, assurant qu'il en tirerait "la leçon".