Le chercheur français Roland Marchal a été arrêté en juin en Iran, en même temps que sa collègue franco-iranienne Fariba Adelkhah, a annoncé mercredi le Fonds d'analyse des sociétés politiques (Fasapo). Dans une lettre ouverte, l'association, à laquelle appartiennent les deux chercheurs de l'université parisienne Sciences Po, indique qu'elle avait accepté, à la demande des autorités françaises, de garder le silence sur cette arrestation, jusqu'à ce qu'elle soit révélée mardi soir par le quotidien français Le Figaro.
Une "situation inacceptable" pour Paris
"Cette discrétion semblait préférable aux autorités françaises qui s'étaient immédiatement engagées, au plus haut niveau, pour obtenir la libération de nos collègues dès que nous avions signalé leur disparition, le 25 juin, mais souhaitaient éviter toute surenchère nationaliste à Téhéran", ajoute l'association. "Elle nous le semblait aussi au vu des expériences des collègues étrangers s'étant retrouvés dans la même situation, qui signalaient combien la mobilisation médiatique "occidentale" avait été soit inutile soit pire, contre-productive", poursuit la lettre ouverte.
L'arrestation de Mme Adelkhah, anthropologue spécialiste de l'islam chiite et directrice de recherche au Centre de recherches internationales (CERI) de Sciences Po Paris, avait été confirmée par Téhéran le 16 juillet. Les autorités iraniennes, qui ne reconnaissent pas la double nationalité, ont dénoncé, le 4 octobre comme une "ingérence inacceptable" une demande du ministère français des Affaires étrangères sur son cas. Les motifs de sa détention n'ont pas été rendus publics à ce jour.
La France a demandé mercredi la fin "sans délai" de "cette situation inacceptable" selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères. "Nous souhaitons que les autorités iraniennes se montrent transparentes dans ce dossier, et agissent sans délai pour mettre fin à cette situation inacceptable", a écrit le ministère dans un communiqué, assurant être "pleinement mobilisé" pour la libération des deux chercheurs. Un porte-parole du ministère avait indiqué auparavant que Paris avait "réitéré à plusieurs reprises sa demande d'accès consulaire pour Mme Adelkhah, ainsi que sa libération".