Le Conseil de sécurité de l'ONU a "condamné fermement" lundi le tir raté d'un missile par la Corée du Nord et menacé une nouvelle fois de prendre des "mesures supplémentaires importantes" contre Pyongyang. Le régime communiste a testé samedi un missile de moyenne portée Musudan, qui a explosé peu après son lancement, selon Séoul.
La détermination de Kim Jong-Un. Dans une déclaration unanime, les 15 membres du Conseil - dont la Chine, seule alliée de la Corée du Nord - estiment que ce tir manqué constitue "une grave violation" des résolutions de l'ONU, qui interdisent à Pyongyang toute activité nucléaire ou balistique. Depuis 2006, cinq essais nucléaires et toute une série de tests de missiles ont valu à la Corée du Nord de sévères sanctions internationales. Mais cela n'a pas dissuadé son leader Kim Jong-Un d'ordonner la poursuite sans relâche de ses programmes militaires.
L'appui de Pékin. Dans sa déclaration, le Conseil appelle tous les pays membres de l'ONU à "redoubler d'efforts pour appliquer pleinement" les sanctions économiques et commerciales déjà décrétées. L'efficacité de ces sanctions, nettement renforcées en mars dernier, dépend en grande partie de la Chine, voisine et principale partenaire économique de la Corée du Nord. Craignant l'effondrement du régime communiste, qui ferait émerger une Corée unie sous influence américaine, Pékin cherche à le protéger des représailles les plus dures.
Une future puissance nucléaire ? Le Conseil de sécurité est toujours en train de débattre de nouvelles sanctions contre Pyongyang après son cinquième essai nucléaire, effectué en septembre. Le missile Musudan dispose théoriquement d'une portée comprise entre 2.500 et 4.000 kilomètres. Il pourrait, dans cette fourchette basse, atteindre la Corée du Sud ou le Japon. Dans sa fourchette haute, il est susceptible de toucher la base militaire américaine sur l'île de Guam, dans l'océan Pacifique nord.
D'après des experts militaires américains, tout essai probant de missiles Musudan pourrait aider la Corée du Nord à mettre au point un missile intercontinental (ICBM) capable de porter le feu nucléaire sur le continent américain à l'horizon 2020.