Le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian s'est rendu jeudi sur le porte-avions Charles de Gaulle, en opérations en Méditerranée, pour "montrer la détermination" de la France face au groupe Etat islamique (EI), a-t-il déclaré.
Offensive prévue à Mossoul. "C'est un acte politique (...) avant que ne s'engagent des opérations majeures en Irak", a-t-il ajouté devant quelques journalistes, dans une allusion à la prochaine offensive pour la reprise à l'EI de Mossoul, deuxième ville du pays. "Je vais montrer la détermination de la France à aller, dans le cadre de la coalition (conduite par les États-Unis), jusqu'à l'éradication complète de Daech" - acronyme de l'EI en arabe -, a déclaré le ministre avant de rejoindre le porte-avions.
Reconquête espérée d'ici la fin de l'année. Après avoir reconquis de vastes pans de territoire depuis deux ans, les forces irakiennes se préparent à reconquérir la deuxième ville du pays avec l'appui de la coalition internationale. Selon plusieurs responsables occidentaux, cette offensive-clé pourrait être lancée en octobre dans l'espoir de reconquérir la ville d'ici à la fin de l'année. D'après les dernières estimations fournies par le Pentagone, entre 3.000 et 4.500 combattants de l'EI se trouvent actuellement à Mossoul.
La France contribue à 5% des frappes. Dans cette perspective, le président américain Barack Obama a donné son feu vert fin septembre à l'envoi de quelque 600 soldats supplémentaires en Irak, en renfort des 4.600 militaires déjà présents dans le pays. La France est un des principaux contributeurs de la coalition - avec 5% des frappes - loin derrière les États-Unis. Ses forces mènent des raids et des missions de renseignement contre l'EI en Irak depuis septembre 2014 et en Syrie depuis l'automne 2015, à partir de bases en Jordanie et aux Emirats arabes unis. Le Charles-de-Gaulle est déployé au sein de la coalition pour la troisième fois depuis janvier 2015.
Contexte tendu. Le déplacement du ministre de la Défense intervient alors que le chef de la diplomatie Jean-Marc Ayrault doit se rendre jeudi à Moscou pour pousser un projet de résolution sur un cessez-le-feu à Alep, en Syrie. Le contexte diplomatique international s'est tendu en raison de l'offensive majeure lancée par Damas et son allié russe sur la deuxième ville de Syrie.