Les Pays-Bas avaient été informés du passé criminel et des soupçons de terrorisme pesant sur les frères Ibrahim et Khalid El Bakraoui, quelques jours avant qu'ils ne commettent les attentats de Bruxelles, par le, FBI qui avait inscrit l'aîné dans ses bases dès septembre 2015.
Rapport datant du 16 mars. Répondant à des questions au Parlement néerlandais, le ministre de la Justice Ard van der Steur a déclaré que la police des Pays-Bas avait reçu le 16 mars un rapport du FBI américain "dans lequel étaient notifiés les antécédents criminels d'Ibrahim El Bakraoui et de son frère Khalid, et les antécédents terroristes de Khalid". Le jour suivant, "le sujet a été abordé lors de contacts bilatéraux entre les polices néerlandaise et belge", a ajouté le ministre. "Le passé radical des deux hommes a été discuté", a-t-il assuré sans donner de précisions.
Ibrahim El Bakraoui s'est fait exploser le 22 mars à l'aéroport international de Bruxelles-Zaventem, son frère faisant de même dans le métro de la capitale belge. Dans une réaction, la police fédérale belge a affirmé que, lors de cette réunion bilatérale, le 17 mars à Bruxelles, il n'avait "pas été question du message que le FBI aurait transmis à la police néerlandaise".
Ibrahim El Bakraoui placé sur un liste de surveillance en septembre 2015. Ibrahim El Bakraoui "avait été placé sur une liste de surveillance américaine le 25 septembre 2015. Il s'agit d'une liste américaine de signalisation qui est gérée par le Terrorist Screening Center du FBI", a par ailleurs déclaré le ministre néerlandais de la Justice, confirmant des informations de la presse américaine. Ses révélations surviennent alors que les autorités belges recherchaient toujours mardi un poseur de bombe en fuite, une semaine après ces attentats qui ont fait 32 morts.
Les "erreurs" de la Belgique. Sous pression à domicile comme à l'étranger pour des ratés dans le suivi des réseaux djihadistes, le gouvernement belge a admis des "erreurs" dans la surveillance d'Ibrahim El Bakraoui, condamné à dix ans de prison pour un braquage et libéré en octobre 2014 après avoir purgé la moitié de sa peine. Les ministres belges de la Justice et de l'Intérieur, Koen Geens et Jan Jambon, ont présenté jeudi leur démission, mais celle-ci a été refusée par le Premier ministre Charles Michel. La Turquie en particulier a reproché à la Belgique d'avoir ignoré des informations transmises sur le profil de "combattant terroriste" d'Ibrahim El Bakraoui, qu'elle a arrêté en juin près de la frontière syrienne. Ard van der Steur avait confirmé la semaine dernière qu'Ankara avait ensuite expulsé Ibrahim El Bakraoui vers les Pays-Bas, mais il avait pu quitter l'aéroport d'Amsterdam-Schiphol sans contrôle particulier car il n'était pas connu des autorités néerlandaises et ne figurait pas sur leurs listes de personnes suspectes. Le ministre a assuré ne pas savoir combien de temps le futur kamikaze était resté aux Pays-Bas avant de revenir en Belgique.