Le FMI approuve un plan d'aide de 12 milliards de dollars à l'Egypte

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avec AFP

L'Egypte recevra un premier versement de 2,7 milliards de dollars et devra également se lancer dans une série de réformes économiques.

Le FMI a approuvé vendredi un vaste plan d'aide de 12 milliards de dollars sur trois ans en faveur de l'Egypte, en proie à une crise économique et à des troubles sociaux sur fond de hausse du coût de la vie. Les autorités du Caire, qui recevront immédiatement un premier prêt de 2,7 milliards de dollars, se sont, en contrepartie, engagées à mettre en oeuvre une série de réformes impopulaires. Le gouvernement du président Abdel Fattah al-Sissi prévoit notamment une baisse drastique des subventions publiques, qui s'est déjà traduite par une flambée des prix à la pompe.

Rétablir la compétitivité. Le pays a également accepté de laisser flotter librement sa monnaie et s'est doté d'une taxe sur la valeur ajoutée (TVA) qui risque d'augmenter le coût de la vie, même si des produits de première nécessité (pain...) en seront exemptés. Confronté au mécontentement croissant de sa population, le président Sissi a dû monter au créneau pour défendre des réformes "difficiles mais inévitables". Selon FMI, ces mesures permettront de "rétablir la compétitivité", "doper la croissance et créer des emplois tout en protégeant les plus vulnérables", indique un bref communiqué de l'institution. Conformément à ses règles internes, le FMI vérifiera l'application de ces réformes avant de débourser les autres tranches de cette ligne de crédit vitale pour le pays.

Chute du pouvoir d'achat. Plus de cinq ans après la révolte de 2011 qui a renversé Hosni Moubarak, l'économie égyptienne souffre de l'instabilité politique et des violences qui ont chassé touristes et investisseurs étrangers. Le Caire fait ainsi face à une forte pénurie de dollars et une chute de ses réserves de change à la Banque centrale. Dans un pays où les produits de première nécessité comme le blé sont importés, la pénurie de devises étrangères a fait exploser les prix, entraînant une chute du pouvoir d'achat alors que près d'un tiers des 90 millions d’Égyptiens vivent déjà sous le seuil de pauvreté.

La croissance économique reste morose pour un pays en développement et devrait ralentir à 3,8% cette année, contre 4,2% en 2015, selon le FMI.