Le mouvement islamiste Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, a publiquement accusé samedi l'Autorité palestinienne, sa rivale, d'être derrière la tentative d'assassinat de son propre chef de gouvernement.
Le Premier ministre de l'Autorité palestinienne Rami Hamdallah était sorti indemne d'un attentat contre son convoi le mois dernier lors d'une rare visite dans la bande de Gaza. L'attaque avait mis fin à un fragile accord de réconciliation entre le Hamas et le Fatah, parti du président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas basé à Ramallah, en Cisjordanie occupée. Mahmoud Abbas avait pointé du doigt la responsabilité du Hamas.
De hauts responsables accusés. Samedi, un porte-parole du ministère de l'Intérieur du Hamas à Gaza a accusé de hauts responsables de la sécurité de l'Autorité palestinienne d'avoir orchestré l'attaque pour déstabiliser l'enclave. "Les enquêtes ont montré que des hauts responsables au sein des services de renseignements à Ramallah sont le moteur de cellules (...) qui tentent de saper la sécurité dans la bande de Gaza", a déclaré le porte-parole du ministère de l'Intérieur Iyad al-Bozum lors d'une conférence de presse.
Agonie du processus de réconciliation. L'Autorité palestinienne, reconnue internationalement et censée préfigurer un État palestinien indépendant, a été évincée de force de la bande de Gaza en 2007 par le Hamas, ennemi d'Israël et infréquentable pour une partie de la communauté internationale. Une décennie de querelles désastreuses a ensuite opposé les organisations palestiniennes. L'Autorité palestinienne n'exerce plus ses prérogatives limitées que sur des fragments de Cisjordanie, occupée par Israël. Le Hamas a accepté en octobre de lui rétrocéder le pouvoir à Gaza, au moins civil, mais depuis l'attentat le processus de réconciliation est à nouveau à l'agonie.