Le mouvement islamiste palestinien Hamas a redit lundi son refus de rendre les armes à l'Autorité palestinienne internationalement reconnue, à l'approche d'un transfert de pouvoirs très attendu dans la bande de Gaza. Le Hamas a au contraire menacé de mener des attaques contre Israël en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël et distant de quelques dizaines de kilomètres de la bande de Gaza.
"Les armes de la résistance constituent une ligne rouge, ce n'est pas un sujet ouvert à la discussion", a dit Khalil al-Hayya, adjoint de l'homme fort du Hamas, Yahya Sinouar. "On déplacera ces armes en Cisjordanie pour combattre l'occupation. Il est de notre droit de résister à l'occupation jusqu'à ce qu'elle s'achève", a-t-il dit à la presse à Gaza.
Dix ans de dissensions entre le Hamas et le Fatah. Après dix ans de dissensions dévastatrices, le Hamas doit transférer d'ici au 1er décembre à l'Autorité palestinienne le pouvoir dans la bande de Gaza, que le mouvement islamiste dirige sans partage depuis 2007. Fatah et Hamas restent en complet désaccord sur le sort qui sera fait au bras armé du Hamas, avec ses 25.000 hommes et ses milliers de roquettes. Le président de l'Autorité Mahmoud Abbas exige un contrôle complet de la sécurité à Gaza.
Environ 400.000 colons israéliens vivent en Cisjordanie. Israël a déjà indiqué qu'il refuserait de traiter avec un gouvernement d'unité palestinien si celui-ci ne reconnaît pas Israël, ne renonce pas à la violence et ne désarme pas le Hamas, autant de conditions non remplies par le mouvement islamiste. Jusqu'alors seul maître à Gaza, le Hamas est également actif en Cisjordanie, mais soumis aux opérations de l'armée israélienne et de l'Autorité palestinienne, qui coopère avec Israël dans le domaine de la sécurité. Outre la présence de l'armée israélienne, environ 400.000 colons israéliens mènent une coexistence souvent conflictuelle avec 2,6 millions de Palestiniens en Cisjordanie.