Le Japon se recueille samedi à la mémoire des victimes du séisme et du tsunami survenus il y a six ans et suivis d'une catastrophe nucléaire dont le pays ne s'est pas remis. Comme chaque année, tout au long de la journée, des milliers de personnes étaient attendues sur les plus de 500 kilomètres de côtes des régions sinistrées du nord-est de l'archipel.
La chaîne de télévision publique NHK montrait dès la matinée des images d'habitants jetant des fleurs dans l'océan pour apaiser les âmes des défunts. "La mer est si calme aujourd'hui", a dit une femme âgée sur la plage de la ville côtière de Soma. "Pourquoi s'est-elle soulevée en de si grandes vagues ce jour-là ?"
Minute de silence. Des foules se recueilleront à Sendai, Ishinomaki, Rikuzentakata, Minamisanriku et tous les lieux dont le nom est désormais lié à la triple catastrophe: le séisme et le tsunami où ont péri et disparu 18.446 personnes, et l'accident de la centrale nucléaire de Fukushima, qui laisse derrière elle encore 123.000 déplacés, chassés par les radiations.
Une minute de silence a été observée à 14h46 dans tout le pays, au moment précis où le 11 mars 2011, se produisit au large de l'île principale de Honshu un séisme de magnitude 9 qui secoua violemment une grande partie du pays et souleva une gigantesque vague meurtrière dont les Japonais disent qu'il n'en survient qu'"une fois par millénaire".
11 mars, Japon, au bord du Pacifique, 14H46, les sirènes retentissent, il y a 6 ans tout juste, redoutable séisme suivi d'un tsunami géant pic.twitter.com/W9TjYa197T
— Karyn NISHI-POUPEE (@karyn_poupee) 11 mars 2017
Polémique autour des JO. Au même instant, une cérémonie officielle en présence du Premier ministre Shinzo Abe se tenait à Tokyo. Le couple impérial, qui avait pour le cinquième anniversaire présidé devant 1.200 personnes à ce moment empreint d'une grande tristesse était cette fois représenté par son fils, le prince Akishino.
"Le gouvernement va continuer d'accélérer la reconstruction des zones sinistrées en gardant à l'esprit que nombre d'évacués sont encore forcés de vivre dans l'inconfort", a promis Shinzo Abe dans une déclaration écrite diffusée samedi. Mais de nombreux déplacés reprochent au gouvernement de vouloir hâter le retour des habitants dans les régions contaminées, afin de normaliser la situation à l'approche des JO de Tokyo.