Washington a appelé les deux parties au "calme" et au "dialogue", alors qu'un blocus aérien devait commencer à toucher le Kurdistan irakien vendredi, Erbil refusant d'obéir à Bagdad après le "oui" massif de ses citoyens au référendum sur l'indépendance. "Nous voudrions voir un peu de calme de tous les côtés", a insisté la porte-parole du département d'Etat, Heather Nauert, jeudi à Washington, rappelant que "les Etats-Unis ne veulent rien faire qui aggraverait les tensions".
"C'est déstabilisateur". "Nous pensions que (ce référendum de lundi) serait déstabilisateur, malheureusement c'est ce qui se produit, c'est déstabilisateur", a poursuivi la porte-parole de la diplomatie américaine, soulignant que "les Etats-Unis sont disposés à faciliter une conversation" entre Bagdad et Erbil, la capitale de la province autonome du Kurdistan irakien. Mais le ton n'est pas à la conciliation entre les deux parties.
"Il n'y a aucune négociation, ni officielle, ni secrète, avec les responsables kurdes. Et il n'y en aura pas tant qu'ils ne déclareront pas les résultats du référendum caducs, et ne remettront pas aux autorités de Bagdad leurs postes-frontières, leurs aéroports et les régions disputées où ils ont déployé leurs forces", et notamment la province multi-ethnique de Kirkouk, riche en pétrole.
L'Irak met la pression. Mettant son ultimatum de mardi à exécution, le pouvoir central irakien a confirmé la suspension à partir de vendredi 18h de tous les vols internationaux en provenance du Kurdistan ou vers ses deux aéroports de Erbil et Souleimaniyeh. Il s'agit de la première mesure de rétorsion concrète de Bagdad après le "oui" massif à l'indépendance des Kurdes irakiens lundi, à près de 93%, lors d'un scrutin rejeté à la fois par l'Irak et les autres pays voisins comptant des minorités kurdes, l'Iran, la Turquie ou la Syrie.