Les migrants continuent de prendre tout les risques. Ils sont 15 à 20.000 à quitter la Turquie pour la Grèce. Mais cette semaine, l'Europe pourrait annoncer la fermeture de la route des Balkans, le compte à rebours à donc commencé. Europe 1 a effectué la traversée entre l'île grecque de Lesbos et le port du Pirée à Athènes.
"Tout ce que j'ai, c'est l'espoir". Aussitôt sur la quai du port du Pirée, les migrants cherchent déjà à rejoindre au plus vite, en bus ou en taxi, la frontière macédonienne. Fara, 18 ans, explique espérer que la Macédoine changera d'avis et ouvrira ses portes quand elle arrivera. "Je m’attends à tout, mais je n'ai pas d'autre solution. Tout ce que j'ai, c'est l'espoir", explique-t-elle. Sur le ferry qui relie l'île de Lesbos au continent, un peu plus de 500 migrants font la traversée. C'est trois fois moins qu'il y a encore quelques semaines. Les autorités limitent en effet volontairement le nombre de places pour réguler l'afflux de migrants.
"En Macédoine, on ne mourra pas". Pour Mohammed, pas question de renoncer alors qu'il a failli mourir cinq jours plus tôt sur un bateau pneumatique. "Tout le monde pleurait, même les hommes, parce que l'eau commençait à envahir le bateau", raconte-t-il. "En Macédoine, ils peuvent nous faire attendre une semaine, deux semaines, on attendra. Au moins là-bas on ne mourra pas", poursuit Mohammed.
Un meilleur avenir. Durant le voyage, le bateau effectue un arrêt sur l'île de Kos. Sur place, ce sont 200 migrants supplémentaires qui montent à bord. Amad, sa femme et ses quatre enfants ont vendu tous leurs biens pour financer ce voyage et explique : "on a déjà fait la moitié du chemin, on ne peut pas revenir en arrière. Je sais ce que je fais risquer à mes enfants, mais je leur dis que je suis en train de leur offrir un meilleur avenir".