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Guillaume Biet et R.Da.
Six ans après la mort d'Aurélie Fouquet, son meurtrier, le frère du braqueur Rédoine Faïd, vient d'être condamné à 20 ans de réclusion en Algérie.

Aurélie Fouquet, jeune policière municipale, avait été tuée par des braqueurs à Villiers sur Marne en mai 2010. L'un des membres du commando, un frère du médiatique braqueur Rédoine Faïd, s'était réfugié en Algérie, au lendemain de la fusillade. Mais - procédure rarissime - la France a transféré le dossier à la justice algérienne. C'est donc là-bas qu'il a été lourdement condamné lundi à 20 ans de réclusion, et d'autant plus qu'il a été formellement désigné par un témoin comme étant le tueur de la policière municipale.

"Il a ouvert le feu vers la policière". Mardi, cet homme a témoigné depuis la France par visioconférence, ce qui était une grande première en Algérie. Pour l’occasion, l'audience a même été diffusée en direct sur une chaîne info. Devant des milliers de téléspectateurs, le témoin a formellement reconnu l’accusé comme étant le tireur. "Je vous dis que la personne qui a tiré sur la dame policière municipale, c’est celui qui est devant vous. Il a enlevé sa cagoule quand il est monté dans la voiture, et c’est lui qui a ouvert le feu vers la policière municipale", a-t-il raconté.

L'émotion des parents. À ce moment-là, stupeur dans le tribunal criminel de M'Sila, à plus de 200 km d'Alger. C'est la première fois qu'un témoin désigne ainsi publiquement le meurtrier d'Aurélie Fouquet. Un bouleversement pour ses parents qui assistaient à l'audience, avec leur avocat Laurent-Franck Liénard. "Pour les époux Fouquet c’est considérable parce que ça fait six ans qu’ils se demandent qui a tiré sur leur fille. Et là, il découvre qu’à 5 mètres d’eux, ils ont l’assassin de leur fille", explique-t-il. "Ça été très fort pour eux, très bouleversant. Ils n’ont pas encore pris la mesure de ce qu’ils viennent de découvrir."

Mardi matin, ils sont rentré à Paris, avec enfin une réponse à leur douleur. En France, huit hommes ont déjà été condamnés aux assises en avril dernier à des peines allant jusqu'à 30 ans de réclusion, dont 18 ans pour Rédoine Faïd. Ils doivent tous être rejugés en appel l'an prochain.