Pour la troisième année consécutive, le nombre de centrales à charbon en développement dans le monde a reculé, selon une étude publiée jeudi, mais la Chine fait exception et le nombre de centrales à charbon en activité reste incompatible avec les objectifs de l'accord de Paris.
La moitié des centrales arrêtées sont aux États-Unis
Le nombre de centrales à charbon en construction a reculé de 39% sur un an et de 84% sur trois ans, celui des projets en phase de pré-construction de 24% sur un an et de 69% sur trois ans et celui des centrales terminées de 20% sur un an et de 53% comparé à 2015, énumère ce rapport élaboré par Sierra Club, Greenpeace et Global Energy Monitor.
Les États-Unis concentrent la moitié des centrales à charbon arrêtées dans le monde en 2018, avec 45 unités équivalentes à 17,6 GW de capacité en moins, en dépit du soutien affiché par le président Donald Trump à cette source d'énergie.
La Chine concentre la moitié des capacités des centrales à charbon
La Chine fait toutefois exception à la règle, déplore le rapport. Le Conseil de l'électricité chinois, qui représente les installations électriques du pays, a ainsi appelé récemment à augmenter la capacité des centrales à charbon nationales à 1.300 gigawatts d'ici 2030, soit 30% de plus que les niveaux actuels, selon le même rapport. Avec près de 1.000 GW, la Chine représente aujourd'hui près de la moitié des capacités des centrales à charbon, suivie par les États-Unis (259 GW) et l'Inde (221 GW).
Un enjeu écologique
"Depuis 2015, le nombre de centrales à charbon en cours de développement a diminué de 60%" dans le monde, souligne Christine Shearer, chercheuse au Global Energy monitor citée dans le rapport. "Mais le nombre de centrales à charbon en activité est incompatible avec le maintien du réchauffement climatique nettement en dessous de 2°C. Nous devons donc réduire radicalement l'utilisation des centrales à charbon en activité au cours de la prochaine décennie pour respecter l'accord de Paris". L'accord de Paris sur le climat de 2015 prévoit de limiter le réchauffement climatique à 2°C maximum par rapport à l'ère pré-industrielle.