Des organisations de défense des libertés et des réfugiés ont annoncé vendredi qu'elles assignaient en justice le gouvernement de Donald Trump sur la dernière version de son décret anti-immigration, prolongeant une bataille épique devant les tribunaux. Cette nouvelle action judiciaire, lancée devant un tribunal fédéral de l'Etat du Maryland, émane de l'Union américaine pour les libertés civiles (ACLU), à la pointe de ce combat depuis le début, en partenariat avec d'autres associations.
Troisième mouture du décret. Pour ces organisations, Donald Trump continue de cibler de façon discriminatoire les musulmans dans la troisième et dernière mouture de son décret très controversé. Nettement plus radical, le nouveau texte présenté dimanche soir par la Maison Blanche interdit de façon permanente le franchissement des frontières américaines aux ressortissants de sept pays, en se justifiant par la sécurité nationale. Sont concernés le Yémen, la Syrie, la Libye, l'Iran, la Somalie, plus la Corée du Nord et le Tchad. Le nouveau décret suspend également l'entrée aux Etats-Unis de responsables gouvernementaux vénézuéliens, accusés de ne pas collaborer suffisamment dans la procédure d'attribution des visas.
"Interdiction anti-musulmans". Le nouveau décret "reste intrinsèquement une interdiction des musulmans et il procède assurément à une discrimination fondée sur une nationalité, ce qui est illégal", a commenté vendredi Anthony Romero, le directeur de l'ACLU. "Rajouter quelques Nord-Coréens et un tout petit groupe de Vénézuéliens ne masque pas le péché originel de l'interdiction anti-musulmans. Une nouvelle fois, nous donnons rendez-vous au président Trump au tribunal", a-t-il ajouté.
Le décret migratoire de Donald Trump a suscité un vaste imbroglio judiciaire. La deuxième version du texte a fait l'objet d'une bataille devant divers tribunaux de première instance et d'appel, et elle devait être examinée le 10 octobre par la Cour suprême à Washington. Mais la haute cour a annulé lundi l'audience prévue, en ordonnant aux parties de répondre à la question de savoir si les enjeux étaient dépassés, du fait de l'existence d'une troisième version du décret.