Le "oui" des électeurs en Macédoine à un changement de nom ouvrant la voie à un rapprochement avec l'UE et l'Otan a été salué par les Occidentaux, qui espèrent la fin du conflit entre ce pays des Balkans et la Grèce.
Forte abstention. Selon les résultats quasi définitifs, 91,39% des Macédoniens qui ont pris part au référendum ont approuvé l'accord avec la Grèce visant à rebaptiser "République de Macédoine du Nord" leur petit État des Balkans. Mais plus que les 5,71% de non, ce sont les quelque deux tiers d'électeurs n'ayant pas voté qui fragilisent Zoran Zaev, le président du gouvernement macédonien. Dans un appel téléphonique, le Premier ministre grec Alexis Tsipras a salué "la détermination" de son homologue à "poursuivre la mise en oeuvre" de l'accord entre leurs pays.
Pour l'Otan, une "occasion historique". L'Otan, qui a ouvert la porte à une adhésion macédonienne, a appelé "tous les dirigeants politiques et les partis à saisir cette occasion historique" et que l'Union européenne a exhorté l'ensemble des parties à "respecter" les résultats. Même encouragement de la part des États-Unis "à s'élever au-dessus des divisions partisanes et saisir cette occasion historique d'assurer au pays un avenir plus radieux en tant que membre à part entière des institutions occidentales", selon un communiqué du département d'État.
Une dissonance est cependant apparue au sein du gouvernement grec, avec une prise de distance du ministre de la Défense Panos Kammenos. L'allié souverainiste d'Alexis Tsipras a en estimé dans un tweet que la faible participation rendait le référendum "nul". "Je pense que l'immense majorité des citoyens qui ont voté ont choisi la voie européenne", a au contraire estimé le Premier ministre macédonien. Si la majorité des deux tiers n'était pas trouvée au Parlement, il convoquera des "élections parlementaires anticipées", a-t-il annoncé.
Un pays pauvre qui veut sortir de son isolement. Pays pauvre qui a payé son isolement d'un marasme économique persistant, la Macédoine entend intégrer des organisations internationales, promesse de stabilité et de prospérité pour beaucoup. Cette quête est bloquée par la Grèce, pour laquelle le nom de Macédoine est exclusivement celui de sa province septentrionale, autour de Thessalonique. Les mots de "Macédoine du Nord" n'apparaissaient même pas dans la question du référendum : "êtes-vous pour l'adhésion à l'UE et à l'Otan, en acceptant l'accord" avec la Grèce ?"