Le Parlement du Pakistan se réunit mardi pour élire un nouveau Premier ministre après la disqualification de Nawaz Sharif par la Cour suprême vendredi suite à une affaire de corruption.
Un vote sans suspense. L'issue du vote, prévu en début d'après-midi, ne fait guère de doute. Le parti au pouvoir, le PLM-N (Pakistan Muslim League-Nawaz) qui bénéficie d'une majorité au Parlement, a déjà choisi l'ex-ministre du Pétrole Shahid Khaqan Abbasi comme Premier ministre intérimaire, jusqu'à ce que le frère du dirigeant sortant, Shahbaz Sharif, puisse se présenter au siège laissé vacant par Nawaz Sharif.
Cinq représentants de l'opposition lui feront face. Le parti de l'ex-champion de cricket Imran Khan, le Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI), en pointe dans la campagne contre Nawaz Sharif, a choisi comme candidat Sheikh Rashid Ahmed, chef du parti Awami League. Selon la Constitution, le gagnant doit obtenir les deux tiers des voix à l'Assemblée nationale, chambre basse du Parlement.
Disqualifié pour une affaire de salaire non-déclaré. La Cour suprême a rendu vendredi un arrêt controversé "disqualifiant" Nawaz Sharif de son poste de député, le jugeant coupable de n'avoir pas déclaré un salaire de 10.000 dirhams (2.800 euros) attribué par une entreprise détenue par l'un de ses fils aux Émirats arabes unis. Bien que M. Sharif n'ait pas perçu le salaire en question, les cinq juges de Cour suprême ont estimé que le Premier ministre ne s'était pas comporté en "membre honnête du Parlement", comme le requiert la Constitution, d'où leur verdict.
Le frère de l'ex-Premier ministre sur les rangs. Nawaz Sharif a depuis choisi son frère cadet Shahbaz Sharif comme héritier politique, mais celui-ci, qui occupe actuellement le poste de chef du gouvernement provincial du Pendjab, doit encore se faire élire au Parlement fédéral s'il veut devenir à son tour Premier ministre. Il devrait présenter sa candidature dans la circonscription électorale laissée vacante par son frère suite à la sentence de la Cour suprême. Le processus pourrait prendre jusqu'à 45 jours. C'est la troisième fois que Nawaz Sharif est empêché de terminer un mandat, la première fois - déjà - suite à un scandale de corruption, la deuxième en raison d'un coup d'État.