L'info. Comme à chacun de ses déplacements, le pape François a été accueilli par une foule immense à Sarajevo. Pas moins de 100.000 personnes, curieux et fidèles sont allés à la rencontre du souverain pontife, samedi matin à sa sortie de l'avion.
Sarajevo, la "Jérusalem de l'Occident". Il faut dire que 20 ans après la guerre qui a ensanglanté la Bosnie, pays encore meurtri par les divisions entre les différentes communautés religieuses, la venue du Saint-Père revêt des accents très symboliques. La paix, la réconciliation, voilà le thème de ce déplacement. En témoigne le lâcher de colombe blanche au-dessus du palais présidentiel qui est organisé pour sa venue, et qui constituera la première étape d'un déplacement éclair. A la manière de ce qu'il a déjà fait à Jérusalem, François va prêcher le respect et la tolérance, ce n'est d'ailleurs pas un hasard s'il a qualifié Sarajevo de "Jérusalem de l'Occident" auprès des journalistes présents avec lui dans l'avion.
Les religions, facteur de guerre mais aussi de réconciliation. En onze heures sur place, le pape enchaînera pas moins de cinq discours. Il a déjà célébrer une messe dans le stade de Kosevo où, parmi les fidèles venus à sa rencontre figureront des mutilés et blessés de guerre. Par ce voyage, le pape François entend faire passer un message : les religions, qui ont mis le pays à feu et à sang, peuvent également être facteur de paix.
"Un climat de guerre dans la monde". Lors de la cérémonie, il est revenu sur le contexte actuel global, dépassant le seul cas des conflits balkaniques de ces dernières décennies : " Nous assistons à une sorte de troisième guerre mondiale livrée par morceaux. Dans le contexte de la communication globale on perçoit un climat de guerre. Ce climat, il y en a qui veulent le créer et l'attiser délibérément, en particulier ceux qui cherchent l'affrontement entre différentes cultures et civilisations. Mais il y a aussi ceux qui spéculent sur les guerres pour vendre les armes."
Faible minorité catholique. Il assistera ensuite à une rencontre interreligieuse avec des musulmans, des orthodoxes et des juifs, dans une Bosnie où 11% seulement de la population est catholique. En revanche, des fidèles venus de Croatie sont attendus en masse. Et pour cause, ce pays voisin est composé à 90% de catholiques. Le pape François est seulement le second titulaire du Saint-Siège à se rendre en Bosnie, 18 ans après la venue de Jean-Paul II, venu constater les dégâts de la guerre qui avait déchiré le pays entre 1992 et 1995.