Le pape François a regretté lundi que les médias "salissent" parfois les migrants en présentant les informations d'une manière incomplète. En recevant les participants à une journée de prière et de réflexion sur la traite des êtres humains, le pontife argentin est longuement sorti de son discours, en particulier pour un commentaire en résonance avec l'actualité italienne.
Le meurtre d'une jeune fille à Macerata. "Il y a quelques mois, j'ai vu sur un journal un titre sur une petite ville d'Italie qui disait : 'Voici la ville où il y a eu le plus de viols cette année - je ne me souviens plus de la ville, ce n'est pas important - et 40% des violeurs étaient des migrants'", a raconté le pape.
"C'est une façon de 'salir' les migrants. Mais moi je me demande : et les autres 60%, ils étaient quoi ? Italiens. Il y a une manière de présenter les choses qui change la vérité", a-t-il insisté. Depuis près de deux semaines, l'Italie est secouée par le meurtre d'une jeune fille de 18 ans retrouvée découpée en morceaux à Macerata, dans le centre de l'Italie, pour lequel trois Nigérians ont été arrêtés.
Surenchère de promesses anti-immigration. En réaction à ce fait divers sordide, un jeune militant d'extrême droite a tiré au hasard sur une dizaine d'Africains le 3 février à Macerata, faisant au moins six blessés. En pleine campagne électorale pour les élections législatives du 4 mars, ces événements ont provoqué une surenchère de promesses anti-immigration à droite, tandis que certains commentaires ont relevé que d'autres faits divers sordides attribués à des Italiens n'avaient pas eu autant de retentissement.