Le pape François a fustigé lundi "l'argent ensanglanté" et "le pouvoir inique" des organisations mafieuses italiennes, en recevant chaleureusement au Vatican les membres de la Direction nationale antimafia et antiterrorisme dont il a salué le travail risqué.
"Une culture de la mort". "Je demande à Dieu, juste et miséricordieux, de toucher le cœur des hommes et des femmes des différentes mafias, afin qu'ils arrêtent, cessent de faire le mal, se convertissent et changent de vie. L'argent des affaires sales et des délits mafieux est de l'argent ensanglanté qui produit un pouvoir inique", a martelé le pontife argentin. "Le phénomène mafieux, qui est l'expression d'une culture de la mort, doit être contrecarré et combattu", d'autant qu'il "s'oppose radicalement à la foi", a-t-il estimé.
Une corruption qui "pue". Lors d'une visite historique à Naples en mars 2015, le pape avait déjà condamné les organisations mafieuses "qui exploitent et corrompent les jeunes, les pauvres et les défavorisés", en évoquant une corruption qui "pue". Lundi, il a avant tout loué le travail "difficile et risqué" de ceux qui poursuivent les tentaculaires organisations mafieuses en Italie, soulignant les dangers également encourus par leurs familles. Leur activité demande "un supplément de passion, de sens du devoir et de force d'esprit", a-t-il admiré.
Un assainissement de la société. "La société a besoin d'être assainie de la corruption, des extorsions, du trafic illicite de stupéfiants et d'armes, de la traite des êtres humains, parmi lesquels tant d'enfants réduits à l'esclavage", a insisté le pape. Il a exhorté ces spécialistes à renforcer leur action contre la traite des migrants, "les plus faibles parmi les faibles". "Lorsqu'ils fuient leur propre pays à cause de la guerre, des violences et des persécutions, ils ont le droit de trouver un accueil et une protection adéquates dans les pays se définissant comme civilisés", a-t-il plaidé.