Les députés italiens doivent voter mercredi en début d'après-midi l'adoption d'un texte sur les unions gays, texte sur lequel le gouvernement de centre-gauche de Matteo Renzi a engagé sa responsabilité.
A nome del Governo, ho messo la questione di fiducia sulle #unionicivili.
— maria elena boschi (@meb) May 10, 2016
Basta rinvii, questa è #lavoltabuona
Une négociation difficile. "Cela suffit les renvois, cette fois-ci, c'est la bonne", a affirmé mardi sur Twitter Maria Elena Boschi, ministre-clé de Matteo Renzi, chargée des relations avec le Parlement. L'adoption formelle est attendue dans la soirée, ou jeudi matin après une série de votes de procédure sans incidence.
Après des mois de négociations l'année dernière puis des semaines de débat houleux au Sénat en janvier et février, le gouvernement avait déjà dû engager sa responsabilité devant la chambre haute. Alors que sa majorité est plus large à l'Assemblée, Matteo Renzi s'est résolu à faire de même devant les députés pour s'assurer que le texte soit définitivement adopté, toute modification entraînant un renvoi vers le Sénat.
Des avancées et des concessions. Dans le dernier grand pays d'Europe occidentale à ne reconnaître aucun statut aux couples de même sexe, le texte crée une union civile qualifiée de "formation sociale spécifique", ouverte seulement aux couples gays. Scellée devant un officier d'état civil, elle prévoit l'obligation d'assistance morale et matérielle réciproque, le bénéfice de la pension de réversion, le titre de séjour pour le conjoint étranger, le droit de visite à l'hôpital, la possibilité de prendre le nom de son conjoint... Au grand dam des associations de défense des droits des homosexuels, Matteo Renzi a cependant dû céder devant ses alliés du centre-gauche et retirer la possibilité d'adopter les enfants naturels du conjoint, ainsi que la très symbolique obligation de fidélité au sein du couple.
La question de l'adoption en suspens. Cependant, le texte ne ferme pas la porte aux demandes d'adoption déposées au cas par cas et dont une poignée ont déjà été validées depuis l'été 2014 par certains tribunaux, au nom de l'intérêt de l'enfant à une "continuité affective". La jurisprudence en la matière est encore balbutiante, mais depuis le vote du Sénat, deux décisions en ce sens du tribunal des mineurs de Rome sont devenues définitives, faute d'appel du parquet. La première concernait un enfant né grâce à une mère porteuse au Canada et adopté par le compagnon du père biologique. La deuxième concernait le fils de Marilena Grassadonia, la médiatique porte-parole des familles homosexuelles, et les jumeaux de sa compagne, qui ont bénéficié d'une adoption croisée.