Le Sénat italien doit entamer jeudi l'examen d'une proposition de loi créant une union civile pour les couples de même sexe. Omniprésent dans les médias, le débat fait rage dans la rue : des dizaines de milliers de partisans du texte ont manifesté le 23 janvier, tandis que ses opposants prévoient un rassemblement massif samedi à Rome. L'Italie est le dernier grand pays d'Europe occidentale à ne reconnaître aucun statut aux couples homosexuels.
Deux semaines de débat. Le débat portera d'abord sur des questions de conformité à la Constitution, qui doivent être tranchées par un vote prévu mardi après-midi. Puis, une semaine de débat portera sur des centaines d'amendements et pendant une autre semaine, les sénateurs examineront chaque article. Un vote général est envisagé pour la mi-février, avant que le texte ne soit envoyé à la Chambre des députés.
Une union, pas un mariage. En l'état actuel, le texte, issu d'une médiation parlementaire, prévoit d'instaurer une union enregistrée par un officier d'état-civil entre personnes du même sexe qui s'engagent à une vie commune dans la fidélité et à une assistance morale et matérielle réciproque.
"Inacceptable" pour les opposants. Pour certains, c'est déjà trop. "Penser qu'on puisse enseigner à nos enfants, à mes petits-enfants, qu'il existe différents modèles de familles (...) est inacceptable", explique Massimo Gandolfini, neurochirurgien et coordinateur du "Family Day" de samedi. Le pape François lui-même s'est invité indirectement dans le débat en rappelant sans équivoque le 22 janvier que l'Eglise rejetait toute autre forme d'union que le mariage catholique. Mais au sein même de la majorité de centre-gauche de Matteo Renzi, ce sont les mesures supplémentaires qui posent problème : la possibilité de bénéficier d'une pension de réversion et surtout d'adopter les enfants naturels de son conjoint.