Le Parlement turc a ratifié un accord de normalisation des relations diplomatiques avec Israël qui met un terme à une brouille diplomatique de six ans entre les deux anciens alliés régionaux, a annoncé samedi l'agence de presse progouvernementale Anadolu.
18 millions d'euros pour la Turquie. En vertu de cet accord de réconciliation, conclu fin juin entre les deux pays et approuvé tard vendredi par les députés, Israël versera 20 millions de dollars d'indemnités à la Turquie, soit près de 18 millions d'euros. La Turquie pour sa part abandonne les poursuites contre les ex-chefs de l'armée israélienne pour leur implication dans l'assaut d'un navire qui avait coûté la vie à dix militants turcs, en 2010 au large de Gaza.
En 2014, une cour criminelle d'Istanbul avait ordonné l'arrestation de quatre anciens responsables militaires israéliens, dont l'ex-chef d'état-major, le général Gabi Ashkenazi, jugés depuis 2012 par contumace en Turquie. Les relations diplomatiques israélo-turques, qui avaient commencé à se dégrader au cours des années 2000, étaient tombées au plus bas après cet assaut de commandos israéliens contre le Mavi Marmara, un navire affrété par une ONG humanitaire turque pour tenter de briser le blocus imposé par Israël à la bande de Gaza.
Le retour des ambassadeurs. Dans le cadre de l'accord de normalisation, l'Etat hébreu a accepté que les Turcs acheminent de l'aide humanitaire aux habitants de la bande de Gaza, territoire palestinien contrôlé par le mouvement islamiste Hamas, allié du gouvernement islamo-conservateur turc. Récemment le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu avait annoncé que la ratification de l'accord par le Parlement turc serait immédiatement suivie d'un échange d'ambassadeurs.
Le dépôt de ce texte au Parlement avait été retardé par le coup d'Etat avorté du 15 juillet en Turquie qui a momentanément ébranlé le pouvoir du président Recep Tayyip Erdogan. La réconciliation entre les deux pays, qui étaient auparavant de proches alliés régionaux, a d'importantes implications économiques, notamment dans le commerce et les hydrocarbures, et stratégiques.