Le président brésilienMichel Temer a porté plainte lundi pour diffamation contre le magnat de l'agroalimentaire Joesley Batista, qui l'a récemment accusé de commander "l'organisation criminelle la plus dangereuse du pays".
"Les criminels ne resteront pas impunis", lance Temer. "Ils pointent les autres du doigt pour tenter d'échapper à une punition (...). Mais les criminels ne resteront pas impunis", a affirmé le chef de l'État dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux.
Les avocats de Michel Temer ont en outre exigé une indemnisation financière pour préjudice moral. "L'argent récolté sera reversé à une oeuvre caritative", a indiqué une source présidentielle.
Batista a remis aux autorités un enregistrement où Temer semble donner son accord à un fait de corruption. Patron du géant de la viande JBS, Joesley Batista avait déclenché un séisme politique à la mi-mai en remettant aux autorités un enregistrement sonore dans lequel Michel Temer semblait donner son accord pour acheter le silence d'un ex-député aujourd'hui en prison.
Depuis, les appels à la démission du président Temer se sont multipliés et la Cour suprême a donné son feu vert pour une enquête pour corruption passive, entrave à la justice et association de malfaiteurs.
Impliqué dans le scandale Petrobras, Batista a accepté de collaborer. Visé par plusieurs volets de l'opération "Lavage express", l'enquête tentaculaire qui a révélé le méga-scandale de corruption au sein de la compagnie pétrolière d'état Petrobras, Batista a accepté de collaborer avec les autorités en voyant l'étau se resserrer sur ses affaires.
Ses confessions explosives font état du versement de dizaines de millions de dollars de pots-de-vin pour alimenter les caisses noires de partis politiques de tous bords, y compris le PMDB (centre droit) de M. Temer.
Batista ? Un "bandit notoire", selon la présidence. Avant même de porter plainte, la Présidence avait déjà réagi avec force samedi en qualifiant Joesley Batista de "bandit notoire" dans un communiqué.