Le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré a souhaité dimanche que la justice française accepte d'extrader François Compaoré, frère de l'ancien chef de l'Etat, placé sous contrôle judiciaire en France dans le cadre de l'enquête sur l'assassinat en 1998 du journaliste Norbert Zongo. A quelques semaines d'une visite officielle du président Emmanuel Macron fin novembre à Ouagadougou, la première d'un chef d'Etat français depuis plus de vingt ans, Roch Marc Christian Kaboré a aussi espéré que Paris lève prochainement le secret-défense sur ses archives concernant l'assassinat de Thomas Sankara en 1987.
"C'est déjà une grande victoire". "Pour nous et pour le peuple burkinabè, le souhait est que le tribunal (français) puisse extrader François Compaoré au Burkina Faso pour qu'il puisse répondre de ce qui lui est reproché", a-t-il justifié lors d'une interview à Ouagadougou avec des journalistes de TV5 Monde, RFI et Le Monde. "Je peux difficilement peser sur le dossier puisque c'est une question de justice, mais je considère que c'est déjà une grande victoire que le mandat d'arrêt ait connu son exécution sur le sol français", a ajouté le président burkinabè.
Compaoré laisse libre sous contrôle judiciaire. Arrêté dimanche dernier à l'aéroport parisien de Roissy Charles-de-Gaulle, François Compaoré, 63 ans, a été laissé libre mais sous contrôle judiciaire, dans l'attente de l'examen de la demande d'extradition formulée dès le lendemain par le Burkina Faso. Le frère cadet de l'ex-président Blaise Compaoré est réclamé par la justice de son pays depuis le mois de mai, dans le cadre de l'enquête sur l'assassinat du journaliste d'investigation Norbert Zongo et de trois compagnons de voyage, le 13 décembre 1998.