Déplacer le front pour épargner les civils. La présidence de la région autonome du Kurdistan irakien a demandé samedi aux rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) de partir pour empêcher que les raids de l'aviation turque contre leurs positions ne fassent des victimes parmi la population. "Le PKK doit éloigner son champ de bataille de la région du Kurdistan irakien pour que les civils ne deviennent pas des victimes de cette guerre", a indiqué le bureau du président de la région Massoud Barzani, dans un communiqué.
Bombardements de positions de l'EI... et du PKK. Depuis le 24 juillet, des F-16 turcs visent des positions du PKK en Irak et du groupe djihadiste Etat islamique (EI) en Syrie, dans le cadre de la "guerre contre le terrorisme" engagée par le président Recep Tayyip Erdogan après l'attentat du 20 juillet à Suruç qui a fait 32 morts. Le PKK, considéré par Ankara comme "terroriste", a affirmé qu'il avait perdu peu d'hommes dans les frappes alors que l'agence gouvernementale turque Anatolie a rapporté samedi qu'environ 260 combattants de cette guérilla kurde turque avaient été tués et des centaines d'autres blessés.
Barzani demande à la Turquie de renouer le dialogue. Le Parti démocratique du kurdistan (PDK) de Massoud Barzani a toujours eu des désaccords avec le PKK même s'il a autorisé les combattants de la guérilla à établir leurs camps dans les montagnes du Kurdistan irakien. Dans le même communiqué, le président Barzani a pressé le PKK et le gouvernement turc de renouer leur dialogue de paix, alors que la trêve qui tenait depuis 2013 entre les deux parties a volé en éclats après les récentes violences.
"La présidence du Kurdistan demande clairement que le PKK garde ses positions militaires en dehors de la région pour ne pas donner au gouvernement turc un prétexte pour justifier ses frappes contre des civils", a expliqué à l'AFP Kifah Mahmoud, un conseiller de Massoud Barzani. "La Turquie ne bombardera pas les civils si le PKK n'a plus de bases dans la région (du Kurdistan)", a-t-il souligné.