Le réseau social prisé des partisans de Donald Trump, Parler, était hors service lundi. Amazon avait en effet annoncé ce week-end qu'il suspendrait le compte du réseau social à partir de lundi, expliquant dans une lettre adressée au site conservateur avoir "observé récemment une augmentation persistante de contenus violents". Parler a porté plainte dans la foulée : le réseau social estime que cette décision est motivée par des motifs politiques et par la volonté de réduire la concurrence au bénéfice de Twitter.
Les deux autres géants de la tech Apple et Google avaient auparavant retiré de leurs plateformes de téléchargement d'applications le réseau social où proliféraient, selon eux, "menaces de violences" et "activités illégales".
Un réseau social prisé par les ultra-conservateurs
Lancé en 2018, Parler fonctionne un peu comme Twitter, avec des profils à suivre et des "parleys" au lieu de tweets. La liberté d'expression est son leitmotiv et, de fait, ce réseau est très prisé des conservateurs américains mais aussi français, qui s'y exilent souvent après avoir regretté la modération de leurs tweets. Des voix républicaines plus traditionnelles se sont ajoutées à celles d'extrême droite par la suite.
Les événements de mercredi dernier, lorsque des partisans de Donald Trump se sont introduit dans le Capitole, à Washington, ont poussé les applications et les géants de la tech à sévir contre les réseaux qui relaient des messages extrémistes. Après la décision prise par Twitter de supprimer de façon permanente le compte de Donald Trump, Parler avait sans surprise connu un essor sans précédent. C'était encore samedi l'application la plus téléchargée aux Etats-Unis sur la plateforme d'Apple. Mais Apple, Google et Amazon ont ensuite expulsé Parler de leurs serveurs pour son absence de modération des contenus.
Une remise en route qui pourrait prendre du temps
Dimanche, dans une interview à Fox News, le cofondateur de Parler, John Matze, a admis que la remise en route du site pourrait prendre du temps. "Tous nos partenaires, ceux qui gèrent les textos, les courriels, nos avocats, nous ont laissé tomber le même jour", a-t-il déploré. "On va faire tout ce qu'on peut pour revenir en ligne le plus rapidement possible mais tous les fournisseurs que nous contactons nous disent qu'ils ne veulent pas travailler avec nous si Apple ou Google n'approuve pas", a-t-il expliqué. Et il est difficile de trouver "300 à 500 serveurs informatiques en 24 heures".
John Matze avait accusé samedi les géants du web de mener une "guerre contre la liberté d'expression". "Ils ne gagneront PAS! Nous sommes le dernier espoir du monde pour la liberté d'expression et la libre information", avait-il déclaré. Une autre plateforme ultra-conservatrice, Gab, a quant à elle mis en place ses propres serveurs pour ne pas dépendre de sociétés extérieures après avoir été bannie par Apple et Google.