Ils étaient vingt-huit à table. Vingt-huit chefs d'Etat et des intérêts pas toujours convergents. Jeudi soir, le dîner des dirigeants européens s'est prolongé bien après minuit. Emmanuel Macron a insisté pour y prendre la parole. Mais alors que la crise en Catalogne s'est invitée dans les discussions du Conseil européen, le chef de l'Etat français a vu que le puzzle européen pouvait vite tourner au casse-tête.
De nombreuses oppositions. Emmanuel Macron évolue sur le fil du rasoir : si son enthousiasme et son énergie à lutter pour le drapeau aux étoiles d'or est salué, vouloir tout changer trop vite à Bruxelles, c'est aussi prendre le risque d'agacer. Le président français plaide pour freiner de nouveaux accords de libre-échange : la Suède, l'Irlande et la Finlande ne veulent rien entendre. Il veut changer la règle sur les travailleurs détachés ou encore taxer les géants du numérique, mais là encore ils se heurtent à de nombreuses oppositions.
Emmanuel Macron entend ré-enchanter le rêve européen en montrant aux Français que l'Europe peut les protéger plus qu'elle ne les menace. Il veut convaincre, séduire et aller vite. Mais le temps européen s'accorde mal avec le rythme de ses ambitions.
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