Aux Pays-Bas, l’idée d’un revenu minimum universel fait son chemin. Utrecht, la quatrième ville du pays, avait déjà annoncé cette année vouloir expérimenter le don d’une somme d’argent mensuelle à certains de ses habitants, sans contrepartie aucune.
Préjugés. Le journal britannique The Guardian a révélé samedi qu’Utrecht et 19 autres villes du pays ont fixé ce revenu à environ 900 euros et décidé de ne pas lui donner le nom de "revenu minimum", qui revêt selon elles une connotation négative. "Nous avons du rayer la mention de 'revenu minimum' de tous les documents pour que la mesure soit approuvée par le conseil municipal", confie Lisa Westerveld, qui siège au conseil municipal de la ville de Nijmegen. "Les gens se font des idées à ce sujet - ils croient que c’est de l’argent donné sans contrepartie et que les gens passeront leur temps assis chez eux à regarder la télé", abonde Heleen de Boer, une autre conseillère de la commune.
Inciter les bénéficiaires à chercher un emploi. Cette somme sera allouée à de petits groupes d’habitants choisis pour cette expérience pilote, sans conditions de ressources. Ils seront également libres de travailler ou de chercher un emploi quand ils le voudront. Leur salaire ne les empêchera pas de continuer à toucher ce revenu. Le but de ce dispositif ? Selon Nienke Horst, qui conseille le maire d’Utrecht, il s’agit d’empêcher le "piège de la pauvreté", autrement dit le fait que les personnes hésitent à reprendre un emploi, de peur de perdre leurs allocations. Il pourra également leur permettre de trouver un travail qui leur plaît vraiment : elles ne seront pas obligées de prendre des petits boulots pour gagner leur vie pendant leur recherche d'emploi.
L'économiste Loek Groot, professeur à l'université d'Utrecht, suivra et analysera les résultats de cette expérience novatrice. La Finlande réfléchit de son côté à la mise en place d'une allocation universelle de 800 euros par mois.