Les Rwandais ont voté massivement en faveur d'une révision de la Constitution qui doit permettre au président Paul Kagame de se présenter pour un nouveau mandat et de potentiellement de diriger le pays jusqu'en 2034, selon les résultats partiels du référendum publiés samedi. Le "oui" en faveur de la réforme constitutionnelle obtient 98,13% des voix, contre 1,71% au non, selon des résultats officialisés par la Commission électorale et portant sur 21 des 30 districts, soit 70% du pays.
Une initiative faussement populaire. "Nous avons vu la volonté du peuple. Il est clair que ce que le peuple veut, il peut l'obtenir", a déclaré Kalisa Mbanda, le chef de la Commission électorale nationale après avoir annoncé ces résultats préliminaires. Il faisait peu de doutes que le oui l'emporterait largement. La révision avait été présentée comme une initiative populaire par les autorités, 3,7 millions de Rwandais ayant demandé par pétition un maintien au pouvoir de Paul Kagame, 58 ans, après l'expiration en 2017 de son mandat, le dernier que lui permet l'actuelle Constitution.
La Constitution modifiée. Divers articles ont été modifiés en novembre par le Parlement. Mais les deux changements cruciaux concernent les nouveaux articles 101 et 172 qui autorisent potentiellement Paul Kagame à se maintenir au pouvoir pendant 17 ans supplémentaires. Elu en 2003 et réélu en 2010, avec plus de 90% des voix à chaque fois, Paul Kagame n'a pas encore dit s'il se représenterait en 2017. L'ampleur du vote en faveur du "oui" devrait l'inciter à se présenter à nouveau. Cette révision constitutionnelle a fait l'objet de critiques virulentes des partenaires internationaux du Rwanda, Etats-Unis en tête, qui ont appelé Paul Kagame à quitter le pouvoir en 2017.